Le programme Génération Green bénéficie d'un bon coup de pouce, avec la signature, le 12 juillet, d'une convention entre le Maroc et l'AFD. Environ 1.591 MMDH vont irriguer le programme, avec un accompagnement, à la clé, pour plus de 100.000 entrepreneurs. 150,6 millions d'euros, soit environ 1.591 MMDH ! Tel est le montant total des deux conventions de financement signées, lundi 12 juillet, entre le Maroc et l'Agence française de développement (AFD), en vue d'appuyer la nouvelle stratégie agricole du Maroc, à travers le programme Génération Green 2020-2030. L'importance de cet engagement reflète la forte adhésion des bailleurs internationaux aux choix du Maroc, concernant les priorités sociales et environnementales de la stratégie Génération Green. En effet, ce programme s'est construit en articulation étroite entre l'AFD (Agence française de Développement), l'Union européenne et la Banque mondiale. Plus précisément, la Banque cofinance la composante nationale du programme à hauteur de 250 millions de dollars, et l'Union européenne soutient les actions les plus innovantes, en sus d'une assistance technique aux trois régions cibles, à travers une subvention déléguée à l'AFD d'un montant de 20 millions d'euros (211 MMDH). Mihoub Mezouaghi, directeur de l'AFD à Rabat, souligne la portée de cet accord, et met en relief l'importance de l'engagement, en expliquant que « Le secteur agricole, à l'interface d'enjeux économiques, sociaux et environnementaux, sera au Maroc un secteur clé de relance économique et de résilience sociale des territoires ruraux, compte tenu de son effet élevé sur le plan redistribution des revenus, et du potentiel entrepreneurial prévalant notamment à l'aval des chaînes de valeur ». Rappelons que ce programme met l'accent sur la revitalisation des territoires ruraux marocains par le renforcement des infrastructures de commercialisation agricole, le développement de l'entrepreneuriat agricole et para-agricoles et l'accompagnement de l'évolution des petites exploitations vers des modes de production plus respectueux des ressources naturelles (eau, sols, biodiversité). Pour Hélène Le Gal, ambassadrice de France au Maroc, l'agriculture irrigue historiquement la coopération bilatérale entre les deux pays. La diplomate s'est pour sa part félicitée de ce nouveau financement de l'AFD «qui contribuera à régénérer notre partenariat, en mettant au centre de ses finalités la stimulation de l'entrepreneuriat rural, la mobilisation des acteurs locaux et la préservation des équilibres écologiques », souligne-t-elle. Participant à hauteur de 12 à 14% au produit intérieur brut (PIB) sur les dix dernières années, l'agriculture constitue un secteur stratégique pour le développement socio-économique du Maroc, et reste le principal pourvoyeur d'emplois du pays. Sa contribution à l'emploi national s'élève à 38%, chiffre qui atteint 70% en zone rurale. Pour autant, les territoires ruraux concentrent toujours la grande majorité des habitants vivant sous le seuil de pauvreté. Rendre les territoires ruraux plus attractifs Le programme vise à rendre les territoires ruraux plus attractifs pour les jeunes générations, et plus rémunérateurs pour les petits agriculteurs en finançant, d'une part, la modernisation des infrastructures de transformation et de commercialisation situées à l'aval des filières de production (marchés de gros, abattoirs, souk ruraux), et d'autre part, le renforcement du capital humain. Il cible, in fine, la capacitation des jeunes, en zone rurale, afin qu'ils puissent monter leurs propres entreprises ou coopératives de services dans les secteur agricole et para-agricole. Le marketing des produits du terroir, la maintenance des exploitations et des équipements agricoles, les services numériques, le conseil en gestion, autant de gisements d'emploi prometteurs ! « Il s'agira ainsi de développer les dispositifs de formation, d'apprentissage et de conseil au bénéfice des jeunes, femmes et hommes, qui désirent créer ou consolider leurs exploitations et leurs entreprises. In fine, près de 100.000 jeunes seront accompagnés dans le montage de leurs projets entrepreneuriaux», précise Maëlis Borghese, responsable des programmes agriculture, développement rural et biodiversité de l'AFD à Rabat. Le programme financera également des projets de conversion d'exploitations familiales vers l'agroécologie et/ou l'agriculture biologique, et participera enfin à améliorer la gestion des milieux et des ressources naturelles que sont les sols et l'eau. 12.000 producteurs et productrices bénéficieront d'appuis pour développer des pratiques agricoles climato-intelligentes, et plus de 8.000 hectares seront convertis en agriculture biologique ou agro-écologique. Trois grandes régions agricoles ciblées L'approche proposée met l'accent sur l'appropriation de la nouvelle stratégie agricole nationale par les acteurs locaux, au niveau régional et provincial, pour que sa déclinaison soit adaptée aux besoins spécifiques des territoires. Le programme se déploie ainsi à la fois à l'échelle nationale et dans trois grandes régions agricoles, l'Oriental, Fès-Meknès, et le Souss Massa. Concrètement, les services déconcentrés du ministère de l'Agriculture, en concertation avec l'ensemble des acteurs de ces territoires, piloteront le programme des actions éligibles au financement de l'AFD et de l'UE dans ces trois régions. Modeste Kouamé / Les Inspirations Eco