La filiale marocaine du groupe français BNP Paribas a fait état d'une forte résilience marquée par la stabilité de ses revenus, la maîtrise de ses frais de gestion ainsi qu'une certaine solidité financière. Le Groupe BMCI a fait preuve de résilience durant l'année 2020, malgré l'impact de la crise sanitaire. La banque boucle ainsi l'exercice avec des revenus stables à 3,051 MMDH, faisant état d'un retrait de 0,9% des dépôts consolidés à 44,6 MMDH. Cette baisse de 400 MDH serait, selon le top management, due à l'effet combiné du repli de 2,1 MMDH des ressources rémunérées et de la progression importante de 1,7 MMDH des ressources à vue. «Cette baisse est volontaire pour ne pas surenchérir sur le financement de nos ressources dans le contexte dans lequel nous évoluons. Il y a une amélioration substantielle de la structure des ressources en faveur des dépôts à vue, puisque nous avons atteint un ratio d'environ 77%, soit un des meilleurs ratios de la place», commente Idriss Bensmail, membre du directoire et directeur général adjoint de la BMCI. Concernant les crédits, ces derniers affichent une baisse de 7,3%, attribuable essentiellement à la baisse des besoins en refinancement en offshore conjuguée au repli des pensions livrées des clients ainsi qu'à la faible demande en crédits d'investissement à fin 2020. Sur l'ensemble de l'année, ces encours progressent de 1%, contribuant ainsi à la stabilité du PNB», précise Bensmail. Au niveau des engagements par signature, le hors-bilan de BMCI a évolué de 3% lié à la progression des crédits documentaires (import) et des engagements de financement donnés. «Les cautions et autres garanties diminuent en revanche de 13,6%, en lien avec l'activité business de la place et la baisse des marchés octroyés», explique Bensmail qui souligne également l'état de la demande de crédit au cours de ce premier trimestre. Selon lui, la demande au niveau du corporate se révèle un peu timide en ce début d'année, comparée à la demande très positive des particuliers. La bonne tenue du PNB consolidé a par ailleurs été soutenue par la forte dynamique des activités de marché et la résilience de la marge d'intérêts (+1,4%), compensant la baisse de la marge sur commissions (-8,4%). «La hausse de la marge d'intérêts a été le fruit de la maîtrise de notre coût de refinancement ainsi que de la forte progression de nos activités de marché, dans un contexte de fluctuation de change assez important durant l'exercice 2020. Le dirham a connu une certaine dépréciation durant la première période de l'année avant de s'apprécier durant le second semestre», souligne Bensmail. La marge sur commissions liée à l'activité commerciale a, elle, subi la baisse des transactions et des virements internationaux. Le groupe a également fait état d'une bonne santé financière avec des ratios dépassant largement les minimum requis. Ainsi, le ratio de solvabilité s'élève à 14,6% (contre un minimum réglementaire de 11,5%). Le ratio de liquidité quant à lui ressort à 114% (contre un minimum réglementaire de 100%). Au niveau opérationnel, BMCI assure avoir maîtrisé ses frais de gestion malgré une hausse constatée de 4,7% à 1,72 MMDH. Une hausse qui a été principalement tirée par la participation du groupe au fonds de solidarité Covid-19 à hauteur de 85 MDH. «Sans ce don, les frais de gestion auraient reculé de 0,5%», souligne Karim Belhassan, Chief Operating Officer en charge des métiers fonction au sein du Groupe BMCI. L'impact de la Covid-19 s'est également fait sentir au niveau du coût du risque qui a quasiment doublé à fin 2020. Il a en effet augmenté de 104,8% pour atteindre 901,3 MDH. La hausse de 461,1 MDH du coût du risque s'est caractérisée, selon le top management, par la hausse du coût du risque des stages 1 et 2 de 412,5 MDH, reflétant ainsi la démarche anticipative de la politique de provisionnement. «Les revenus stables ainsi que la qualité des portefeuille ne nous empêchent pas de rester prudents dans ce contexte particulier, à travers la constitution d'un coussin de sécurité», remarque Philippe Dumel. Il en ressort, au final, un résultat net consolidé qui s'est établi à 145 MDH à fin décembre 2020, soit une baisse de 75,9% par rapport à décembre 2019. Concernant la distribution des dividendes, sans préciser le montant, la banque affirme toujours attendre une réponse de Bank Al-Maghrib. «Nous avons déposé une demande pour l'exercice 2020 en espérant rattraper l'exercice précédent», explique le président du directoire. Pour rappel, la Banque centrale avait annulé la distribution des dividendes au titre de l'exercice 2019 pour conserver les fonds propres de la banque et faciliter l'accès aux crédits, compte tenu du contexte particulier marquant l'exercice.