Les cinq grands barrages relevant du bassin hydraulique de Sebou ont atteint, au 15 mars, un taux de remplissage de plus de 75%, contre 62% durant la même période de 2020. Les réserves, qui s'élèvent à plus de 4.100 millions de m3, permettront de satisfaire les besoins en eau potable, industrielle et d'irrigation de la région Fès-Meknès. Grâce aux récentes pluies et aux chutes de neige enregistrées depuis début janvier 2021, les cinq principaux barrages de la région Fès-Meknès ont enregistré un taux de remplissage de 75%, contre 55% au 1er janvier 2021. Les réserves en eau enregistrées dans ces barrages s'élèvent à 3.969 millions de m3, dont 2.783 millions de m3 au niveau du barrage Al Wahda. Cette infrastructure assure l'irrigation de près de 100.000 ha dans la plaine du Gharb, en plus de l'alimentation en eau potable des provinces de Taounate et Ouazzane. Dans le détail, on constate que le barrage Al Wahda, d'une capacité globale de plus de 3,5 MMm3, est actuellement rempli à 79% (2.783 Mm3) contre 57,4% (2.021,1Mm3) à la même période de l'année 2020. Le barrage Idriss 1er est à 74,7% contre 79,4% un an plus tôt, le barrage Asfalou est à 57,6% contre 55,9% en 2020, alors que le barrage Sidi Chahed est à 74% contre 80% en 2020. La plus forte baisse a été enregistrée au barrage Kansara avec 30% de taux de remplissage contre 49,2% durant la même période de 2020. De manière générale, l'état des retenues des barrages relevant de l'Agence du bassin hydraulique de Sebou (ABHS) est de plus de 4,129 MMm3, affichant une nette amélioration sur un an. Ceci s'explique par les récentes pluies qui ont été bénéfiques aux différentes nappes d'eau souterraine du bassin. Soulignons que ce dernier s'alimente soit par infiltration des eaux de pluie, soit par fonte des neiges du Moyen Atlas, ce qui permet l'amélioration des captages pour l'alimentation en eau potable aussi bien urbaine que rurale pendant l'étiage. Cette capacité sera, par ailleurs, renforcée par le barrage M'dez en cours de construction. D'une retenue de 700 Mm3, ce site devrait permettre le transfert de l'eau vers la plaine de Saiss afin de contribuer à la sauvegarde des ressources en eau souterraine de la plaine surexploitée. Afin d'accompagner le développement socio-économique de la région, d'autres barrages sont prévus dans le cadre du Plan directeur d'aménagement intégré des ressources en eau (PDAIRE). Cette feuille de route prévoit l'augmentation du stockage au niveau de la région d'un volume de 2.865 Mm3 à l'horizon 2050 à travers la réalisation de 7 nouveaux barrages. Quatre de ces ouvrages, à savoir Bab Ouender, Ratba, Ribat Lkhir et Sidi Abbou, sont intégrés dans le Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027. Une importante activité agricole Les barrages du bassin de Sebou servent une population de 6,2 millions d'habitants, dont 30% vivent dans la zone de la plaine du Saïss regroupant les villes de Fès, Meknès et une dizaine de centres urbains. La population urbaine, qui est localisée dans 73 villes et centres du bassin, est estimée à 3,7 millions d'habitants, tandis que la population rurale est localisée au niveau de plus de 6.000 douars. Le bassin de Sebou dispose d'une économie agricole et industrielle qui contribue de façon significative à l'économie nationale. Il est aussi l'un des plus importants bassins hydrauliques du Maroc, avec une superficie de 40.000 km2, et renferme 30% des ressources en eau de surface et 25% du potentiel des eaux souterraines du royaume. La dotation en eau par habitant dans le bassin du Sebou est de 1.067 m3/an, et devrait baisser à 735 m3/an à l'horizon 2030. Le bassin dispose, par ailleurs, de plusieurs activités agricoles importantes sur 1,8 million d'hectares dont 357.000 ha sont irrigués, sans oublier l'industrie agroalimentaire constituée de l'huile d'olive (60% de la production nationale) et du sucre (50%). Mehdi Idrissi / Les Inspirations Eco