Les barrages de la région Fès-Meknès ont atteint près de 70% de leur remplissage. Selon les données de l'Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS), le taux de remplissage est passé de 64% au début du mois d'avril à 69% à la fin du mois mai. En effet, les précipitations enregistrées au niveau du bassin du Sebou au cours de cette période sont estimées à 125 mm et les apports en eau générés au cours de la même période au niveau des barrages du bassin s'élèvent à environ 420 mm3. Ces apports ont été concentrés au niveau des barrages Al Wahda et Idriss 1er. Concernant la situation des principaux barrages, le barrage Idrissi 1er est actuellement à plus 84 %, le barrage El Wahda est à plus de 63%, le barrage Asfalou est à plus de 57%, alors que le barrage Sidi Chahed est à plus de 80%. Le volume d'eau stockée actuellement au niveau des retenues de barrages du bassin du Sebou est de 3,85 milliards m3, ce qui va permettre d'approvisionner en eau potable l'ensemble des villes et centres qui sont alimentés à partir des barrages et assurer l'irrigation au niveau du bassin du Sebou, notamment au niveau des périmètres irrigués de la plaine du Gharb. Malgré cette légère hausse du taux de remplissage des barrages, l'impact de la faiblesse du volume des pluies cette année a été exacerbé par une mauvaise et irrégulière répartition spatiotemporelle. En effet, la campagne actuelle a connu de faibles précipitations à tous les stades de développement des céréales et a été également caractérisée par de longues périodes sèches (près de 40 jours) pendant les périodes de tallage et de montaison. Par ailleurs, l'augmentation des réserves d'eau stockée dans les retenues des barrages permettra d'améliorer la sécurisation de l'alimentation en eau potable des régions concernées, particulièrement à l'approche de la saison d'été et dans une conjoncture où la demande en eau connaît un accroissement dû aux mesures d'hygiène pour lutter contre la propagation du Covid-19. Il faut rappeler que le bassin du Sebou joue un rôle primordial dans le développement socioéconomique de la région. En effet, les barrages du bassin servent à une population de 6,2 millions d'habitants, dont 30% vivent dans la zone de la plaine du Saïss, qui regroupe les villes de Fès, Meknès et une dizaine de centres urbains. La population urbaine, qui est localisée dans 73 villes et centres du bassin, est estimée à 3,7 millions d'habitants tandis que la population rurale est localisée au niveau de plus de 6000 douars. Le bassin du Sebou dispose d'une économie agricole et industrielle qui contribue de façon importante à l'économie nationale. Cependant, l'irrégularité des précipitations constitue un facteur limitant du Développement socio-économique de ce bassin. L'activité économique du bassin est marquée par la prédominance de secteurs tels que l'agriculture, avec environ 21,4% de la surface agricole utile totale du pays, ainsi que l'industrie. Le bassin de Sebou est l'un des plus importants bassins hydrauliques du Royaume puisqu'il est étendu sur une superficie de 40.000 Km2, et renferme 30% des ressources en eau de surface, et 25 % du potentiel des eaux souterraines du Maroc. La dotation en eau par habitant dans le bassin du Sebou est de 1067 m3 /an, et va diminuer à 735 m3 /an à l'horizon de 2030. Il dispose de plusieurs activités agricoles importantes sur 1,8 million d'hectares, dont 357.000 ha irrigués, outre l'industrie agroalimentaire constituée de l'huile d'olive (60% de la production nationale) et du sucre (50%). Le bassin connaît une activité industrielle très développée. Les unités qui impactent négativement le bassin sont les sucreries, les papeteries, les huileries, les tanneries, les cimenteries, l'industrie du textile et la raffinerie de pétrole.