Les femmes rencontrent plusieurs difficultés à accéder au marché du travail national. C'est le constat alarmant fait par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) et ONU-Femmes dans une étude portant sur les coûts économiques des inégalités de genre dans le marché du travail au Maroc. Détails. Le marché du travail n'est pas accessible aux femmes. Selon une récente étude publiée par la Direction des études et des et des prévisions financières (DEPF) en partenariat avec ONU-Femmes, les normes liées au genre, le cadre juridique, la structure de l'économie et du marché du travail, le capital humain, sont autant d'obstacles qui peuvent expliquer cette faible présence. Ces facteurs, indique la même source, influencent aussi bien l'offre que la demande de travail. L'étude, qui s'est appuyée sur les données émanant du recensement général de la population et de l'habitat en 2014, s'est notamment focalisée sur la population urbaine en âge de travailler, excluant les étudiants. Dans ce cadre, une analyse multivariée a été appliquée pour une estimation économétrique de l'emploi féminin moyennant la méthode d'estimation « probit ». Et les résultats de cette analyse indiquent que les contraintes familiales constituent un obstacle considérable orientant la décision des femmes d'intégrer le marché du travail. Les diplômes lèvent les obstacles Dans un autre registre, l'étude s'est intéressée à l'effet de l'éducation sur l'accès des femmes à l'activité. Elle fait savoir que les niveaux d'éducation du primaire au secondaire collégial exercent un effet positif sur la probabilité de l'emploi des femmes dans l'industrie. En outre, la même source note que «l'accès au niveau d'étude supérieur impacte négativement la probabilité de l'emploi des femmes dans ce secteur alors que l'accès aux études qualifiantes et supérieures impactent positivement la probabilité de l'emploi des femmes dans le secteur des services». L'étude fait remarquer que les femmes diplômées sont très concentrées dans le fonctionnariat, dans ce sens il est assuré que 55% des femmes diplômées du supérieur, et qui sont en activité, sont embauchées dans le secteur public, contre 28% dans les services et près de 54% des femmes fonctionnaires disposent d'un diplôme d'études supérieures et 30% d'entre elles d'un diplôme du niveau secondaire, est-il indiqué. Précisons que cette étude a été réalisée en partenariat avec le centre d'excellence pour la budgétisation sensible au genre (CE-BSG) avec l'appui de l'Agence française de développement et de l'Union européenne. L'objectif est de situer le Maroc par rapport à d'autres pays en termes de réduction des inégalités de genre, particulièrement, en matière d'accès au marché de travail. Mariama Ndoye / Les Inspirations Eco