Ça chauffe dans le secteur du tabac. Gouvernement, opérateur historique, nouveaux entrants, Conseil de la concurrence... chacun y va de ses arguments et contre-arguments concernant la nouvelle réforme introduite dans le PLF 2013. La situation est telle que la fumée qui se dégage du dossier devient trop dense pour qu'on puisse y voir clair. Une seule certitude, il est temps de corriger les erreurs du passé, en allant vers une réglementation conforme aux standards internationaux. Nous n'allons pas réinventer la roue. Si ce secteur, tout comme d'autres d'ailleurs, veut attirer des investisseurs, il doit être libéralisé de manière correcte et surtout saine. Le risque aujourd'hui c'est que, dans la précipitation, on corrige les aberrations du passé par d'autres aberrations, qui auront la peau dure durant des décennies. Le projet de loi qui sera examiné aujourd'hui au Parlement est loin de faire l'unanimité et on apprend aujourd'hui que le Conseil de la concurrence est en train de préparer une version actualisée de son rapport sur le secteur. En résumé, c'est un grand cafouillage, où chacun espère tirer son épingle du jeu. Le gouvernement veut faire valider rapidement ses projets de loi et en finir avec un dossier épineux et socialement sensible, qui a donné le tournis à ses prédécesseurs. Imperial Tobacco Maroc veut pour sa part gagner du temps pour pouvoir amortir le choc d'une levée «subite» de plusieurs dérogations historiques. Entre les deux, les clients, les buralistes et les distributeurs attendent que l'arbitre siffle la fin de la partie, pour que la fumée se dégage et qu'ils soient enfin fixés sur leur sort. En attendant, il est difficile d'imaginer quel arrangement permettra à tout ce beau monde de fumer le calumet de la paix.