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Nouvelles prérogatives d'un global operator
Publié dans Les ECO le 22 - 12 - 2009

Le compte à rebours commence. Plus que quelques jours pour que l'Office national des pêches devienne le global operator des ports de pêche, volant ainsi la vedette à l'Agence nationale des ports, qui régnait en maîtresse des lieux. En effet, le problème de la dualité des intervenants, identifié d'ailleurs comme l'une des grandes entraves à une bonne gestion portuaire, ne se posera plus dès janvier 2010, date à laquelle l'ONP prendra ses nouvelles fonctions. Par le passé, les ministères de l'Equipement et de la pêche intervenaient côte à côte à l'intérieur de l'enceinte portuaire, brouillant les pistes et ne permettant pas, in fine, de déterminer les responsabilités de chacun. Les concepteurs d'Halieutis veulent aussi en finir avec cette idée selon laquelle le port était assimilé à une infrastructure proprement dite, plutôt qu'à une plateforme logistique. Un espace de rencontre de gens de tous bords, dont la ménagère, le gargotier ou encore le vendeur faisaient partie. C'est dans cet esprit que de nouvelles missions ont été assignées à cet organisme public vieux de quarante ans. La stratégie de la pêche avait abouti à un constat précis concernant l'ONP: il fallait que ce dernier devienne un opérateur global à l'intérieur du port. Une sorte d'interlocuteur unique auquel incombe la responsabilité de résoudre toutes les problématiques inhérentes à la vie quotidienne du port. En gros, l'ONP devait s'approprier l'espace portuaire afin d'assurer son organisation en amont. Mais, au-delà de la dualité, c'est le mode de fonctionnement lui-même qui avait montré ses limites. Il fallait absolument souffler un vent de modernisation sur la place portuaire, permettant entre autres d'apporter de nouveaux services à la clientèle. Et là, il ne s'agit bien évidemment pas du client lambda, mais des professionnels. Référence faite notamment aux armateurs et mareyeurs. Dans ce contexte, les premiers aspects que l'ONP devra soigner ont trait à la sécurité à la fois des biens et des personnes, à la bonne maîtrise des flux et à la mise en place de nouveaux services, dont certains de base. Le remplacement des caisses en bois actuellement utilisées par des caisses en plastique en est un. Un projet dont la généralisation requiert un budget de 100 MDH. À l'horizon juillet 2010, tous les contenants en usage dans les ports devront être en matière plastique. Quelque 250 personnes seront employées dans les ports pour assurer toutes les tâches qui s'y rapportent, dont le nettoyage par exemple.
Un déploiement par étapes
Le déchargement devra lui aussi s'offrir une cure de modernisation. Aujourd'hui encore, cette activité se fait manuellement. Le changement de procédé est censé permettre de raccourcir considérablement les délais de l'opération, probablement de les diviser par trois. La démarche n'étant pas en soi de réduire le nombre d'heures que requiert le déchargement, elle permettra surtout, et c'est là où l'ONP est attendu, de sauvegarder au maximum la qualité et la fraîcheur du poisson. En parallèle, les services de vente de glace, d'entreposage, la chaîne de froid... seront du ressort de l'Office.
Mais pour démarrer, cinq ports seulement seront concernés par la nouvelle stratégie, donc gérés directement par l'ONP. Il s'agit de Lâayoune, TanTan, Sidi Ifni, Agadir et Casablanca en plus du village de pêcheurs de Souiria Kdima situé au sud de Safi. Ce n'est qu'à partir de juillet 2010 qu'une deuxième vague de ports se joindra au groupe. Et il faudra attendre six autres mois encore pour que l'ensemble des ports bascule dans le giron de l'Office. En effet, si le transfert ne se fait pas d'une seule traite, c'est pour permettre à l'ONP, même s'il n'est pas totalement étranger à la place portuaire, de se familiariser avec ses nouvelles attributions. D'ailleurs, en attendant qu'il prenne ses premières marques et pour éviter une rupture dans la réalisation du service public, l'Agence nationale des ports, ne quittera pas les lieux illico presto. Elle travaillera de pair avec l'ONP et ce pendant une période de 6 mois. Hors de question pour l'ONP d'opérer en solitaire. Il devra associer des partenaires pour mettre toutes les chances de son côté. La convention qui a été signée début décembre avec CEP, filiale du groupe français Veolia entre dans ce cadre. En gros, CEP, gestionnaire depuis 17 ans du port de Lorient, deuxième port de pêche de France, est censé apporter à l'ONP l'expertise technique dont elle dispose en matière de gestion portuaire.
Vallyans-Odyssée dans le coup
L'ONP sera en outre assisté par le groupement Vallyans-Odyssée Développement qui vient de remporter un appel d'offres ayant pour objet d'accompagner l'Office dans ses nouvelles missions. En tant que consultant, il lui incombe de réunir les conditions nécessaires pour que le transfert se fasse sans problème. Il est censé donner de la visibilité financière à l'ONP, en mettant en place un business-plan typique aux ports couvrant plusieurs années. Aujourd'hui, une perte annuelle de près de 170 MDH est supportée par l'ANP. 60 millions de DH relevant des charges de dragage, les 110 millions de DH restants étant afférents aux coûts engagés dans la maintenance des ouvrages notamment. En effet, il faut savoir qu'en général, l'activité portuaire n'est pas génératrice de profits. Elle se fait souvent à perte, partout dans le monde. L'ONP n'a donc pas la prétention de passer d'une situation hautement déficitaire à une autre où la rentabilité est à l'ordre du jour, loin de là. C'est l'amélioration des performances qui est recherchée, en proposant des services nouveaux aux usagers des ports. Les niveaux de déficit tolérés seront définis ultérieurement par Vallyans, qui devra fournir plus qu'un document truffé de simples écritures comptables, mais dresser un véritable diagnostic, à même de permettre d'identifier les failles, les poches de résistance et les opportunités qu'offre un port.
Valyans, le consultant de la pêche
Valyans serait en train de devenir l'accompagnateur par excellence du secteur de la pêche au Maroc. C'est lui-même qui est à l'origine de la stratégie Halieutis. Dans l'appel d'offres pour l'accompagnement de l'ONP, il était en compétition avec le groupement CID-Cofrepeche et a remporté le marché en proposant l'offre financière la moins disante. Il faut dire que Valyans, qui compte le groupe Akwa parmi ses premiers clients, est devenu désormais rompu aux appels d'offres émanant du secteur public, avec lequel il réalise plus de 30% de son chiffre d'affaires. De gros projets réalisés récemment tels que le plan d'urgence de l'éducation, Emergence II, la réorganisation du ministère de l'Agriculture, ont été traités par ses équipes. Aussi, le ministère de l'Agriculture et de la pêche, Autoroutes du Maroc, le ministère du Tourisme, l'ONE, Artisanat du Maroc, Maroc export... font partie de ses références. À la surprise générale, ce consultant dépendant à l'origine d'Ernst&Young Maroc a su s'imposer dans un marché quasi-monopolisé par des grands noms du monde de consulting. Le cabinet McKinsey est à citer en exemple. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si un parallèle est fait souvent entre les deux cabinets, avançant que Valyans marche sur les traces de McKinsey, chose que le
top management de Valyans ne réfute pas.
«Notre objectif est d'incarner le rôle de global operator en 2011»
Les Echos : L'ONP, prochainement global operator. Y êtes-vous déjà préparés ?
Magid El Ghaib : Nous travaillons sur ce projet depuis quelques mois déjà. Les nouvelles attributions n'ont pas été fixées à la légère. Elles découlent d'un diagnostic profond réalisé dans le cadre du plan Halieutis et qui a révélé que l'ONP devait remplir un rôle plus important dans les ports de pêche. Ce n'est pas une mince affaire, puisque dès janvier 2010, l'Office devra s'occuper de tout à l'intérieur des ports. Nous sommes conscients qu'il faut se faire accompagner par des opérateurs justifiant d'une expérience dans le domaine. C'est dans ce sens que nous avons signé deux conventions le 7 décembre 2009. L'une avec l'établissement public en charge des filières de l'agriculture et de la mer FranceAgriMer, l'autre avec la Compagnie d'exploitation des ports, filiale du groupe Veolia.
Les accords en question concernent à la fois la gestion, la commercialisation des produits de la mer à l'intérieur des halles et la modernisation de la filière dans son ensemble.
Comment s'est opéré le choix des cinq ports qui passeront en premier dans le giron de l'ONP ?
Il s'agit en fait des cinq ports les plus importants du royaume. Un village de pêcheurs, celui de Souiria Lkdima est, lui aussi, concerné. Il faut savoir que l'ONP ne peut pas s'engager partout en même temps. Il faut savoir travailler progressivement, mais efficacement. Nous avons donc décidé de nous concentrer sur 5 ports au début, puis d'élargir l'approche à l'ensemble des ports dans un délai d'une année maximum, durant laquelle une deuxième fournée sera concernée à la mi-2010. L'objectif est d'incarner le rôle de global operator en janvier 2011.
L'ONP prépare son conseil d'administration. Quel en sera
l'ordre du jour ?
Le conseil d'administration de l'ONP se tiendra dans la première quinzaine du mois de janvier. Il s'agit du premier à être tenu après la présentation du plan Halieutis. Il sera donc tout à fait logique de parler de cette stratégie et de tous les défis qui attendent l'ONP.


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