Le directeur de l'ONP jubile. Le rôle de global operator que lui a attribué la stratégie Halieutis est en train de prendre forme. Pour préparer son passage au nouveau statut, programmé pour janvier 2010, un renforcement des moyens d'action de cet office qui vient de souffler sa quarantième bougie, est en cours. Comme première phase, deux conventions ont été signées lundi 7 décembre par l'ONP; l'une avec l'établissement public en charge des filières de l'agriculture et de la mer FranceAgriMer et l'autre avec la Compagnie d'exploitation des ports, filiale du groupe Veolia. Il faut savoir que les premiers contacts avec la CET remontent à deux ans, quand l'idée de consacrer l'ONP en tant que gestionnaire unique de tous les ports marocains, était encore au stade de la réflexion. «La CET, gestionnaire depuis 17 ans du port de Lorient, deuxième port de pêche de France, dispose d'une expertise dans un domaine qui n'est pas encore maîtrisé par l'ONP. Une coopération allant dans ce sens ne peut être que bénéfique », déclare Sylvain Boucher, DG de CEP/Veolia. Deux conventions complémentaires Il a fallu tout de même attendre que l'ONP soit officiellement reconnu en tant que global operator pour que les discussions avancent plus rapidement et sur des bases plus solides. Les volets que la convention allait couvrir ont, dès lors, été identifiés. Ils portent aussi bien sur la gestion que sur la commercialisation des produits de la mer à l'intérieur des halles ou encore sur la modernisation de la filière. Des aspects qui complètent la convention signée entre l'ONP et FranceAgriMer avec lesquels tout un programme à caractère organisationnel et de démarche qualité a été conçu. Informatisation des criées, labellisation des produits de la mer, amélioration des conditions de commercialisation, lancement d'une démarche qualité, modernisation des moyens de manutention et de déchargement...en constituent les grandes lignes. «Nous comptons aussi accompagner la profession en renforçant préalablement le rôle du tissu associatif déjà installé», ajoute Patrice Germain, DGA de FranceAgriMer. Encore faut-il que les associations concernées suivent. Et la contrepartie ? À la question de savoir quels sont les aspects financiers des deux conventions signées, Majid El Ghaïb répond tout fier: «toute la particularité réside dans le fait où, justement, il n'y a pas d'aspect financier. La France est à la recherche de partenaires pour accéder à la matière première et le Maroc en quête d'expertise». Et d'expliquer, «un jumelage est prévu entre halles de marrées marocaine et française. Dans ce sens, nous réfléchissons à des mécanismes permettant à un armateur marocain de vendre directement dans une halle française. Cela permet aux français de disposer de ressources qui leur manque et aux marocains de s'imprégner des mécanismes en place et de s'en inspirer ». Des garde-fous seront tout de même mis en place pour rester dans l'esprit même de la convention de jumelage. L'idée est, en fait, de procéder à de telles actions dans un cadre purement didactique et non pas structurel.