L'accord agricole toujours au centre des préoccupations en Espagne, malgré les multiples déclarations tranquillisantes du ministre de l'Agriculture espagnol, Arias Canete et de son département. Mardi, c'était au tour du Sénat de demander la comparution du ministre de tutelle pour rendre des comptes sur la gestion de ce dossier et les retombées de l'entrée en vigueur du pacte agricole liant le Maroc à l'UE, sur la production agricole ibérique. À l'instar des comparutions précédentes, le chargé du portefeuille de l'Agriculture s'est empressé de minimiser la «nocivité» des produits nationaux destinés au marché européen sur la production agricole ibérique. Pour reprendre ses termes devant les sénateurs, «l'accord a un effet très limité à court et à moyen termes». Ce n'est pas la première fois que le ministre de tutelle se présente devant le Parlement espagnol pour apaiser les craintes des édiles. Il y a lieu de noter que les deux Chambres du Parlement ibérique ont décortiqué le texte, à plusieurs occasions. Cela démontre, si besoin était, comment le lobby espagnol a réussi, avec brio, sa mission de diabolisation du pacte sous le ciel espagnol. Pour renverser la vapeur, le ministre a assuré que le pacte est une «opportunité» à saisir pour les producteurs espagnols, vu qu'il offre l'ouverture du marché marocain en faveur d'une série de produits espagnols comme les céréales, les produits laitiers et carnés et les huiles, entre autres. Le ministre a saisi l'occasion de sa comparution pour jeter le discrédit sur le lobby agricole et cela en jugeant démesurés les chiffres présentés par les organisations sur les pertes estimées à cause de la concurrence de la production agricole nationale. Dans sa plaidoirie en faveur du pacte, le ministre a informé la commission du projet de mise en place d'une commission maroco-espagnole. Il lui incombera la mission de faire le suivi du traité et le respect de ses termes par les concernés. Toujours au sujet du respect de l'application des clauses du texte, le ministre a rappelé que le pacte garantit des mécanismes de contrôle efficace, promettant, pour calmer les ardeurs, «un meilleur effort de la part du gouvernement» pour atteindre cet objectif. De surcroît, le responsable s'est engagé devant la Chambre haute à faire un suivi méticuleux des prix de commercialisation des importations marocaines, en accordant une importance particulière aux produits dits sensibles tels que la tomate ou la courgette. Interpellé au sujet de l'accord de pêche, le ministre n'a pas omis de souligner l'importance pour l'Espagne de l'annonce d'une date pour le premier round des négociations, les 8 et 9 novembre, probablement à Rabat. À cet effet, Arias Canete a informé les sénateurs de la présence de représentants du gouvernement espagnol au sein de la délégation européenne qui devrait prendre part à ces négociations.