La région de Marrakech-Tensift-Haouz représente 42% des nuitées, 48% de la capacité d'hébergement à l'échelle nationale et offre 40.000 emplois directs et 160.000 emplois indirects dans le secteur touristique. La région avait accueilli également en 2011 quelques 1.800.000 touristes. Si ces statistiques officielles confortent la place de Marrakech en tant que locomotive du tourisme national, la destination se trouve plus que jamais appelée à relever un certain nombre de défis si elle veut vraiment maintenir sa pérennité. Dans sa dernière réunion mensuelle tenue le 17 octobre à Marrakech, le Conseil régional du tourisme (CRT) a tenté de rectifier la donne et de mettre le doigt sur certains maux qui freinent l'essor que connaît la ville. Côté propreté et esthétique, on s'accorde à dire que l'état de la ville s'est nettement dégradé. Sur le plan circulation urbaine, la ville vit aux rythmes des grands chantiers d'élargissement de la voirie, d'aménagement des espaces verts, d'élargissement des artères, ce qui n'est pas sans provoquer momentanément des embouteillages et des désagréments en attendant la fin des travaux, il en est de même pour l'éclairage public qui connaît un grand déficit, idem pour les blocs sanitaires publics... Sur un autre volet, le cumul des arrivées durant les neuf premiers mois de cette année a enregistré une baisse de 2% et un fléchissement de 1% en ce qui concerne les nuitées. Le taux d'occupation des établissements d'hébergement reste quant à lui inférieur à 50%, ce qui suscite de graves inquiétudes chez les professionnels pour qui, la moitié de la capacité litière de la ville (30.000 lits) reste inexploitable.Une telle récession est due en grande partie à la baisse enregistrée sur les principaux marchés européens émetteurs de touristes à destination de la ville ocre, du fait de la crise économique internationale, à l'exception toutefois des français, dont les arrivées ont augmenté de 5%.Ceci dit, les professionnels préconisent un effort supplémentaire en ce qui concerne l'aérien et la communication. Ils estiment qu'il est plus que jamais nécessaire de renforcer les liaisons aériennes en doublant la capacité et en triplant les budgets affectés à la communication et à la promotion. Il est impératif, disent-ils, de mener des campagnes de communication et de promotion plus agressives concernant la capacité litière de la ville ocre estimée actuellement à 53.190 lits toutes catégories confondues.Ils citent à ce titre, le renversement de la tendance enregistrée durant les mois d'août et septembre derniers en arrivées (+35 et +6%), grâce aux campagnes de communication de l'ONMT, mais aussi à l'effort déployé par les établissements hôteliers à travers l'adoption d'une tarification plus appropriée. Concernant la promotion du produit Marrakech, le CRT a reçu durant la période janvier-septembre de l'année en cours, 270 agents de voyage et TO contre seulement 190 en 2011 avec pour la 1re fois des Libanais, des Turcs et des Chinois, outre 82 journalistes étrangers. Le Conseil a également participé à de prestigieux salons professionnels. Dans son exposé, le président du CRT, Hamid Bentahar, note qu'après réunion et concertation avec les différentes composantes du Conseil, ce dernier a présenté au ministère du Tourisme un mémorandum avec l'ensemble des recommandations et suggestions relatives au contrat-programme régional (CPR).Malgré toutes ces imperfections, la ville ocre a tout de même réussi à décrocher d'importantes distinctions à l'international. Celle-ci a été élue meilleure destination par «British Airways» en 2012 et a été classée par «Trip Advisor» comme 6e meilleure destination après de grandes villes telles que Paris, New York, Londres, San Francisco et Rome.