Les coopératives financières sont considérées actuellement comme un modèle de résilience face aux crises économiques. L'importance donnée à ce modèle d'institution a été appuyée par la consécration des Nations-unies «2012 année internationale des coopératives». C'est dans ce sens que le Groupe Banque populaire accueille à Marrakech, le Comité exécutif de la confédération internationale des Banques populaires (CIBP) lors de son 28e congrès sous le thème «Quelles stratégies de développement pour les banques coopératives membres de la CIBP ?». Cette rencontre tri-annuelle a été l'occasion d'analyser par des cercles d'experts, des thèmes tels que l'adaptation des banques coopératives aux règles de Bâle III, à un nouvel environnement réglementaire ou encore l'importance du capital humain au sein de ces entités. Les participants ont pu échanger leur point de vue sur des thèmes essentiels et les alternatives nécessaires pour renforcer leur modèle d'affaires. Dans ce sens, des questions ayant trait à «l'adaptation des mécanismes de gouvernance des banques coopératives à la conduite de la croissance future» ou encore «la reconquête de la confiance des clients dans le cadre du développement complexe de ce type d'organisations», ont été au cœur des débats. De plus, lors de cette rencontre, il a été question de démontrer la manière dont la Confédération et ses membres assurent la promotion de leurs valeurs dans le monde, et leur aptitude dans un monde en crise à rester capables de prendre les bonnes décisions pour répondre aux défis socio-économiques, ainsi que d'apporter des réponses aux besoins actuels de leurs clients. Notons également que le Groupe Banque populaire est l'unique institution arabe et africaine à être membre actif du CIBP, et ce, depuis 40 ans. Une confirmation claire de l'engagement qu'émet le groupe bancaire marocain pour le développement de ce modèle. Une volonté qui s'est traduite, par l'élection de Mohammed Benchaaboun, PDG du groupe Banque populaire en tant que président de la CIBP pour les trois prochaines années. Les BPR, désormais actionnaires majoritaires du groupe L'aspect de banque coopérative au sein de la Banque Populaire s'est confirmé par la cession du Trésor, dans un premier temps en 2011, de 20% au profit des Banques populaires régionales (BPR) et plus récemment d'une part de 10%. Les BPR détiennent désormais plus de 44% du capital de la banque, ceci fait d'elles l'actionnaire majoritaire. Actuellement au nombre de 10, les BPR, constituent le socle du Crédit populaire du Maroc. Les BPR sont organisées sous la forme de coopératives à capital variable, à directoire et à Conseil de surveillance. Leur mode d'organisation unique au sein du système bancaire leur permet d'approcher différemment leurs clients, puisque ces derniers se trouvent également être les détenteurs du capital, formant ainsi ce que l'on appelle «le sociétariat». Outre le fait qu'ils bénéficient des différents services bancaires, les clients sociétaires participent également à la vie sociale de la banque (participation aux assemblées générales, possibilité de siéger au Conseil de surveillance). CIBP en bref CIBP est une organisation internationale non gouvernementale représentant les institutions bancaires et financières visant spécifiquement à soutenir le développement des petites et moyennes entreprises (PME) et les clients individuels. À l'heure actuelle, CIBP a des membres dans 22 pays. Elle a été fondée en 1950, quand un groupe de 9 établissements de crédit de différents pays se sont réunis à Saint-Malo, dans le but d'établir un réseau de coopération. La plupart de ces institutions membres ont un statut coopératif, y compris des mécanismes de solidarité et de garantie. Elles ont tendance à avoir une structure décentralisée avec un ou plusieurs organismes fédéraux chargés de la représentation, du suivi et du soutien financier. Ce caractère décentralisé signifie qu'elles bénéficient d'un réseau de banques régionales étroitement impliquées dans la vie économique locale, permettant aux membres d'être particulièrement attentifs aux besoins de leurs clients et donc en mesure de fournir la bonne solution pour chacun d'eux. Laïdi El Wardi, DG de la banque de détail et des Marocains du monde au sein du Groupe Banque populaire. «L'objectif final est de contribuer à un développement durable» Les Echos Quotidien : Aujourd'hui, quel est l'intérêt du modèle de coopérative financière ? Laïdi El Wardi : Les Banques populaires à travers le monde sont un modèle de banques coopératives, dont le capital est détenu par leurs clients. En tant que banque coopérative, le Groupe Banque populaire possède un certain nombre de valeurs de solidarité et de proximité vis-à-vis de sa clientèle. Cela dit, la question qui se pose est comment peut-on allier performance commerciale et performance sociale ? Pour notre banque, l'objectif au final est de contribuer à un développement durable tout en assurant une croissance dans le temps. C'est désormais le challenge. Cela se fera, à l'instar du modèle de coopérative, avec une certaine maîtrise des coûts ainsi qu'une amélioration de l'efficacité opérationnelle du réseau. Il s'agit également d'investir dans l'expansion du marché et dans l'inclusion du plus grand nombre de personnes. Pensez-vous que ce modèle peut faire preuve d'une certaine résilience face à cette conjoncture ? Certes, le modèle de banque coopérative a montré qu'il peut résister à des chocs importants et faire preuve d'une résilience face aux crises financières. Ainsi, l'intérêt d'étudier ce modèle d'institutions financières ainsi que de le développer permettra de créer, parallèlement au système financier classique, un système qui travaille beaucoup plus dans la durée et qui peut amortir les chocs des crises financières. Qu'apportera de plus au groupe le fait de présider la CIBP ? Le Groupe Banque Populaire est déjà membre actif de la CIBP depuis plusieurs années. À travers nos cadres, nous participons, entre autres, à des cercles d'échange d'expertise. La présidence de la CIBP pour les 3 prochaines années confirmera la notoriété du groupe d'une part, mais sera également l'occasion de mettre en avant notre capacité à gérer ce type d'instance internationale d'envergure d'autre part. Par ailleurs, l'opportunité d'être un vecteur pour le développement à travers la confédération au niveau du continent africain, en est un aspect non négligeable pour nous.