La demande de pétrole mondiale pourrait déjà avoir atteint son pic et ne plus cesser de décliner en raison de la pandémie et de la transition énergétique, affirme le géant britannique des hydrocarbures British Petroleum (BP). Le groupe envisage trois scénarios de transition vers une énergie plus verte à l'horizon 2050, de la plus lente à la plus rapide. Dans les deux scénarios les plus optimistes, la demande de pétrole a dépassé son pic et ne se relèvera pas de la chute causée par la crise sanitaire. Si la transition énergétique se poursuit au même rythme, la consommation d'or noir faiblira. La demande pour le secteur des transports ne fera que reculer quel que soit le scénario, en raison de la baisse des déplacements à court terme liée à la pandémie et de l'essor des véhicules électriques sur le long terme. Le géant pétrolier estime, par ailleurs, que le gaz fera preuve de résistance dans les trente prochaines années, en se substituant, dans les économies émergentes, au charbon très polluant. Les énergies renouvelables seront celles qui bénéficieront de la plus forte croissance dans le monde dans n'importe quel scénario, notamment le solaire et l'éolien. Mais la transition énergétique ne pourra avoir lieu que si de nouvelles mesures sont prises par les gouvernements pour limiter les émissions de CO2. Bernard Looney, DG de BP, estime que les conclusions du rapport «ont joué un rôle clé» dans l'élaboration de la nouvelle stratégie du groupe qui entend verdir ses activités et devenir un groupe énergétique, et pas seulement un pétrolier. BP compte multiplier par dix ses investissements dans les énergies à faible émission carbone d'ici 2030, pour atteindre 5 milliards de dollars par an, afin de respecter son engagement de devenir neutre en carbone d'ici 2050. Le groupe a annoncé, la semaine dernière, son entrée sur le marché de l'éolien en mer, en investissant un milliard de dollars dans des projets portés par le groupe norvégien Equinor aux Etats-Unis. SN avec agence / Les Inspirations Eco