«Il existe un potentiel exceptionnel dans la Méditerranée avec une demande interne en croissance. Notre objectif est de promouvoir la coopération dans le domaine de l'énergie, toutes énergies confondues». Les propos émanent de Houda Allal, directrice générale de l'Observatoire méditerranéen de l'énergie (OME). Cette déclaration a été faite à l'occasion de la présentation des résultats du Mediterranean Energy Perspectives 2015» (MEP 2015), aux membres de la Fédération de l'énergie ainsi qu'à un large panel d'intervenants à l'instar de Masen dans le secteur énergétique au Maroc. En effet, lors de ce point de presse qui a eu lieu hier au siège de la CGEM à Casablanca, Mme Allal a relevé que «dans un scénario proactif qui suppose un fort développement des énergies renouvelables et une accélération des mesures d'efficacité énergétique, plus de 20% d'économies d'énergie pourraient être atteintes et jusqu'à 760 TWh de consommation pourraient être évités sur les 25 ans». Elle a indiqué que «les sources d'énergies renouvelables se développeraient massivement, en particulier dans le secteur de la génération électrique représentant de 47 à 68% de la capacité totale installée en 2040 (contre 34% aujourd'hui), solaire et éolien étant les technologies les plus dynamiques». Au fait, les trajectoires de la demande future d'énergie dans la région sont contrastées entre les deux rives de la Méditerranée. Les pays du Nord de la Méditerranée représentent aujourd'hui les deux tiers de la demande d'énergie primaire et se sont déjà engagés dans la transition énergétique avec un développement important des énergies renouvelables et une maîtrise efficace de la demande, et ces tendances devraient se poursuivre. Dans ce sens, Mme Allal a signalé que «la demande d'énergie en Méditerranée est, et restera, fortement dépendante des combustibles fossiles, les mesures d'efficacité énergétique et la poursuite du déploiement des énergies renouvelables pourraient réduire sa dépendance aux importations à moins d'un quart du mix énergétique, par rapport aux 40% d'aujourd'hui». Et de poursuivre que «réduire la consommation de combustibles fossiles au profit de sources renouvelables permettrait aux pays producteurs de gaz et de pétrole du Sud d'augmenter considérablement leurs exportations et les revenus associés». S'agissant des émissions de CO2, les tendances actuelles conduiraient en 2040 à une augmentation critique des émissions de carbone (+ 45%) avec une aggravation des conséquences environnementales ; une voie plus efficace et verte épargnerait plus de 750 Mt de CO2, soit une hausse limitée (+ 6%) et 600 Mt seulement dans le Sud.