La cérémonie marquant la célébration de la journée mondiale de l'oeuf, jeudi dernier, a été l'occasion pour les professionnels de l'aviculture de s'arrêter sur l'évolution du secteur, aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale, en se penchant notamment sur les différentes contraintes de la production. Ils ont aussi dévoilé leur stratégie de communication pour l'année 2012. Les responsables de l'Association nationale des producteurs d'œufs de consommation (ANPO) ont prévu, par ailleurs, d'accorder un don de 100.000 œufs sur tout le territoire marocain. Les bénéficiaires de cette opération seront, entre autres, les régions les plus démunies, les prisons et les maisons d'accueil. Les professionnels ont rappelé les principaux axes de la nouvelle stratégie nationale pour la promotion du secteur, à travers la labellisation du produit marocain. Objectif : maîtriser la qualité de la production et la satisfaction du besoin du consommateur local. En comparaison avec l'année 2010, la production du secteur avicole a affiché, en 2011, une hausse de production de l'ordre de 16%, en totalisant 4,3 milliards d'unités. Toutefois, le prix de revient de l'œuf a affiché une augmentation de 15% en raison de la hausse des produits d'alimentation de la volaille de 22%. Malgré la conjoncture difficile, les professionnels ont estimé que le prix de vente est moins cher par rapport à d'autres marchés à l'international, et ce, grâce aux efforts déployés par les producteurs pour le maintenir à un niveau abordable. À ce titre, rappelons que le secteur contribue au développement économique du Maroc. Les investissements cumulés consentis dans la filiale de production d'œufs de consommation sont évalués à 2,2 MMDH, alors que le chiffre d'affaires a été de l'ordre de 7,2 MMDH en 2011. Le secteur assure un emploi permanent à 12.000 personnes et à près de 30.000 autres en emplois indirects, actifs dans la commercialisation et la distribution. Pour ce qui des contraintes de développement du secteur, celui-ci est sous forte tension pour de multiples raisons. La baisse de cette tension constitue un nouveau défi mondial. Après des années de stabilité, les prix des aliments sont entrés en 2007 dans une zone de turbulences. En effet, la forte consommation a entraîné la réduction des stocks des matières premières nécessaires à l'alimentation des volailles. De même que l'accentuation des aléas climatiques, notamment la vagues de sécheresse qui a touché les Etats-unis d'Amérique durant la période du mois de juillet, a provoqué une flambée des prix à hauteur de 50%. À cela, s'ajoutent les éléments démographiques qui ont engendré une croissance de la demande, surtout en protéines animales en marquant ainsi la fin de la période de bas prix. La spéculation engendre la volatilité des prix avec l'intervention de plusieurs spéculateurs sur le marché (ce marché est de l'ordre de 6 milliars de dollars). La production mondiale d'aliments totalise 837 millions de tonnes. La volaille est devenue la principale source de protéine animale. Deux ingrédients sont à la base pour la nourriture de la volaille, il s'agit du maïs, qui y contribue à hauteur de 55% et des tourteaux de soja à 25%. En résumé, ces deux ingrédients y contribuent à hauteur de 80%. À ce titre, retenons que ces deux éléments ont connu une flambée des prix à partir du mois de juillet dernier. En outre, les conditions de conservation ne sont pas en faveur des producteurs, ce qui leur rend la tâche très difficile pour l'alimentation des volailles. Les perspectives ne sont pas prometteuses, car la période 2012-2013 sera marquée par la poursuite de cette tendance et les prix sur le marché mondial resteront très volatiles.