Comment s'adapte le Sofitel Tamuda Bay Beach & Spa à la crise actuelle ? Comment va-t-il promouvoir le tourisme de la région ? Noury Saladin, directeur général du Sofitel Tamuda Bay Beach & Spa, dit tout. Quelle est la méthode de Sofitel Tamuda pour attirer la clientèle durant cette période de crise ? Notre stratégie s'appuie sur le programme «All Safe» que nous avons mis en place en partenariat avec le cabinet de contrôle Veritas. Celui-ci permet de garantir une sécurité sanitaire maximale dans notre établissement et de minimiser les risques de contamination et de propagation de la Covid-19. L'objectif est de préserver la santé de nos clients et de nos collaborateurs. Je pense que ce programme est un véritable atout pour attirer la clientèle en cette période de crise. Par ailleurs, «All», le programme de fidélité a été revu et repensé dans sa globalité. Il offre plusieurs avantages en termes de promotion et de réduction qui peuvent aller jusqu'à 30% dans certains cas. De plus, il y a le côté «effet réseau» de nos marques. Un client peut accumuler des points dans des Ibis ou Novotel etc., et en profiter dans des Sofitel, grâce aux points acquis dans les autres marques du groupe. Cela, sans oublier toutes les expériences privées qui ont été mises en place pendant la crise sanitaire afin de proposer une offre diversifiée à nos clients. Nous citons dans ce sens l'offre Limitless avec la «Luxury evasion» qui est une expérience assez exclusive permettant de découvrir Chefchaouen sous toutes ses facettes, ou encore la formule «Partez à la découverte de M'diq», qui invite à une vraie immersion dans la localité de M'diq. Il est à noter que ces expériences ne se passent en aucun cas à l'intérieur de l'hôtel. Elles visent davantage la promotion des grands espaces et du grand air de la région. Les Marocains sont-ils prêts à voyager vu le contexte sanitaire ? La demande existe, mais il est certain qu'elle est moins importante que les années précédentes. Il s'avère qu'une partie de la population est encore frileuse à l'égard du voyage à cause de la pandémie ou pour d'autres raisons qui lui sont propres. Pour ce qui est des clients étrangers, nous n' avons pas de réservations puisque les frontières sont encore fermées. Les quelques clients que nous recevons sont soit des étrangers résidents permanents au Maroc et que nous ne considérons pas comme des clients étrangers. Nous avons aussi des touristes qui se sont retrouvés bloqués pendant la fermeture des frontières. Quels types de promotions allez-vous mettre en place? Avez-vous pensé aux petits budgets ? C'est de la promotion par l'offre et non par le prix que nous proposons. Toutes les expériences privées que nous avons citées avec les offres privées et Limitless en font partie. À travers ces formules, nous offrons des réductions qui peuvent aller jusqu'à 50% pour les porteurs de cartes membres de fidélité «All» et jusqu'à 30% pour les autres clients, avec des conditions restrictives pour certaines dates. La première période promotionnelle s'est déroulée entre juin et juillet. Nous allons en lancer une deuxième au mois de septembre pour les clients qui souhaitent réserver un séjour jusqu'au 31 décembre 2020. Comment allez-vous communiquer autour de ces promotions ? Une grande campagne est en cours d'exécution, pour laquelle nous avons injecté un budget conséquent pour l'achat d'espace et de visibilité. Ces actions sont pilotées par la Centrale du Groupe Accor. Nous avons beaucoup misé sur le digital pour booster notre communication. D'ailleurs, je pense que parmi les enseignements que nous avons pu tirer de ce confinement, c'est qu'aujourd'hui la part du digital est largement prépondérante par rapport aux autres supports et autres moyens de communication. De ce fait, la communication a été très intense sur le digital, que ce soit sur les réseaux sociaux ou encore sur les sites web du groupe comme sofitel.com, pullman.com, all.com... Pensez-vous pouvoir récupérer les pertes dues à l'arrêt de l'activité touristique pendant le confinement ? Non, nous ne pourrons pas récupérer les pertes dues à l'arrêt de l'activité qui a duré quasiment quatre mois. Les mois d'avril, mai et juin sont des périodes clés pour nous, ce sont véritablement des mois de moyenne saison durant lesquelles nous travaillons beaucoup comparativement aux périodes de basses saisons. Donc l'impact sur notre activité est très significatif. Toujours concernant l'arrêt de l'activité, il y aussi la limitation des 50% de taux d'occupation, ce qui ne permet pas d'optimiser notre chiffre d'affaires comme nous le voudrions. En particulier pendant cette période de haute saison. Nous nous adaptons à cette crise inédite. Notre priorité est la sécurité sanitaire des clients avant la réalisation du chiffre d'affaires. Avez-vous estimé ces pertes pour le Sofitel Tamuda Bay? Nous estimons les pertes pour le Sofitel Tamuda Bay Beach & Spa à 70% de moins de chiffre d'affaires à périmètre comparable en 2019. Sanae Raqui / Les Inspirations ECO