Les élections partielles étaient très attendues et pour cause. Elles vont conditionner le moral du gouvernement pendant plusieurs mois. En effet, tous les observateurs s'accordaient à dire que l'issue de ce vote permettrait d'évaluer la popularité du cabinet Benkirane et le degré de soutien dont il bénéficie à ce stade de l'exercice du pouvoir. Maintenant que le PJD a réalisé un franc succès à Tanger et à Marrakech, les membres du gouvernement devraient en principe gagner en assurance, face à l'opposition avec toutes ses composantes et particulièrement face au PAM, qui a essuyé un échec cuisant, dont l'impact a pesé sur le conseil national du parti, tenu ce week-end. Il faut reconnaître en effet que le parti de Benkirane a amélioré son score, passant de 45% en novembre 2011 à 54% des votes exprimés en octobre 2012 et ce n'est pas tout. L'exercice des élections partielles a également ramené son lot de bonnes surprises, comme l'aveu clair, net et précis de l'échec du PAM par ses propres leaders. À cet effet, Ilyas Omari, véritable cheville ouvrière du «tracteur», a eu le mérite de reconnaître sa responsabilité dans la défaite du PAM et s'est dit prêt à accepter le verdict de son parti. C'est un fait rarissime, qui nous change des querelles politiques stériles et du rejet systématique de tout échec sur les autres. Cette culture gagnerait à être renforcée et suivie par toutes les formations partisanes, sans exception. Maintenant que le parti de la lampe est rassuré sur sa «légitimité», espérons que l'euphorie électorale sera de courte durée et que le gouvernement s'attellera très vite aux grandes priorités nationales, qui sont de plus en plus nombreuses.