On savait déjà le Maroc attractif pour les «expats» européens, voilà que le pays pourrait bien attirer désormais les ingénieurs étrangers exerçant dans le secteur des infrastructures et de l'énergie. Tel est en tous cas le constat qui ressort d'une carte interactive élaborée par Structuralia, l'un des leaders espagnols pour la formation spécialisée justement dans le secteur des infrastructures, de l'ingénierie et de l'énergie. Cette mappemonde, mise au point grâce à la collaboration de l'école de l'organisation industrielle (EOI) et l'Exécutive international MBA pour le secteur des infrastructures, révèle en effet les meilleures opportunités d'emploi et de marché pour les ingénieurs et les entreprises espagnols. À l'échelle internationale, le Maroc figure donc au deuxième niveau du classement compte tenu des grands projets d'infrastructures et d'énergie en cours ou en projet. Projet éolien, projet solaire, programme d'électrification rurale, construction de centrales hydrauliques, stratégie portuaire, construction d'une ligne TGV... le Maroc se construit tous les jours. Ces projets de grande envergure ne sauraient bien entendu être réalisés sans une expertise pointue en la matière. Même si des entreprises marocaines ont réussi à se hisser aux standards internationaux, il n'empêche que les entreprises étrangères continuent de rafler une bonne partie des marchés des infrastructures et de l'énergie. La récente annonce de l'attribution du marché de la future centrale solaire de Ouarzazate à un consortium au leadership saoudien soit ACWA, incluant 2 entreprises espagnoles (Aries IS et TSK EE), est un exemple parmi tant d'autres. 3.000 ingénieurs pour les projets énergétiques Notons que les besoins se poursuivent et que le projet solaire, par exemple, prévoit 4 autres centrales solaires d'ici 2020, afin d'atteindre les désormais fameux 42% d'énergies renouvelables dans la production électrique nationale. Près de 3.000 ingénieurs, sur un volume global de ressources humaines de 47.000 personnes, sont nécessaires à l'industrie énergétique marocaine. Bien sûr, le Maroc préfèrerait que ces ingénieurs soient Marocains, d'où le projet de créer 3 instituts de formation aux métiers des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Mais en attendant que les troupes soient prêtes, les entreprises espagnoles, comme les autres, se positionnent de plus en plus sur les marchés marocains. La crise n'y est pas pour rien et Structuralia perçoit le filon. Au même niveau que le Maroc, au 2e rang donc, se trouvent également la Thaïlande, la Russie ou encore les pays d'Asie centrale. Devant ce groupe caracolent en tête la Chine, le Brésil et les Etats-Unis qui présentent, d'après cette carte interactive, les meilleures opportunités pour les ingénieurs espagnols, et par extension étrangers. «Nous ne parlons plus de fuite des cerveaux mais de circulation du talent. Notre infographie signale les marchés que les ingénieurs et entreprises espagnoles ne doivent pas laisser passer», déclare Juan Antonio Cuartero, directeur marketing de Structuralia. Créée en 2001 et rachetée l'année dernière par le fournisseur international Kaplan de services éducatifs, Structuralia forme chaque année 8.000 professionnels et 300 entreprises et propose également des services à ses clients étrangers.