Préserver leurs marges bénéficiaires et sauver leur business en difficulté. C'est en substance l'objectif des pharmaciens, dont la Fédération devait rencontrer hier le ministre de la Santé. Une rencontre avec un air de négociations très serrées dans la mesure où le département d'El Hossein El Ouardi tient à sa réforme du secteur et surtout au volet qui se rapporte à la baisse des prix des médicaments. Selon un des responsables de la Fédération, cette dernière a été convoquée par le ministre de la Santé, sans toutefois connaître l'ordre du jour. Cela étant, de source proches du dossier, le ministre est déterminé à mettre de l'ordre dans les officines, tout en assurant une couverture sociale et une retraite pour les pharmaciens. Quant à l'impact de la baisse des prix des médicaments, il est clair que le ministre devra attendre les conclusions de la Commission nationale du médicament. Celle-ci a tenu récemment une séance de travail qui a été consacrée uniquement aux officines, considérées par les professionnels comme l'un des maillons faibles du secteur. Durant cette réunion, il a été question de faire des proposions dans le but de trouver des solutions destinées à sauver les pharmacies qui vivent depuis plusieurs années déjà une situation de précarité. Cette dernière étant due en grande partie à la cherté des prix des médicaments (www.lesechos.ma), lesquels sont fixés par l‘Etat. Sur ce point précis, certains pharmaciens présents dans la commission ont demandé la libéralisation des prix de certains produits à bas prix mais vendus en grandes quantités dans le but d'instaurer «un équilibre financier de leur entreprise». Une proposition qui n'a pas eu l'unanimité des membres de la commission. D'autres pharmaciens ont proposé la récupération des produits ou médicaments vétérinaires et des dispositifs médicaux. Pour ces derniers, il ne s'agit là que de l'application de la loi. «Aujourd'hui les vétérinaires procèdent à la vente des médicaments à la place des pharmaciens au su et au vu des autorités», tient à rappeler un membre du syndicat des officines. Il est également question de demander à l'industrie pharmaceutique de faire «des efforts novateurs vis-à-vis des officinaux». L'idée de la libéralisation du capital des pharmacies a aussi été évoquée tout en laissant au pharmacien la majorité de contrôle. Bien évidemment, les pharmaciens qui exigent le retrait de la pharmacie de la CNOPS du circuit de distribution n'ont pas omis de le rappeler. Celle-ci vend pour près de 1,6 MMDH de produits. Une manne pour les pharmacies d'officines. Cela étant, pour certains membres de la commission, les pharmaciens ont pris l'habitude de se lamenter, sans toutefois réaliser de vraies études pharmaco-économiques pour appuyer leurs doléances, sachant que leur fédération dispose des moyens financiers pour le faire.