ça chauffe au sein de la commission consultative des médicaments. Les pharmaciens auraient refusé la baisse des prix opérée récemment suite à un accord entre le ministère de la Santé et les laboratoires pharmaceutiques (www.lesechos.ma). Une baisse qui a concerné près de 400 produits. Ce refus a été signifié au ministre de tutelle, lundi 23 juillet, lors de la tenue de la première réunion de la commission consultative du médicament. Ce couac était attendu dès la création, le 9 juillet dernier, de la commission vu que les intérêts de ses membres ne convergent pas. À titre d'exemple, la CNSS ou encore la CNOPS pour des raisons d'équilibre financier, privilégieraient une baisse des prix des médicaments, ce qui n'arrange nullement les laboratoires ou encore les pharmaciens. Ceci sans oublier les syndicats des médecins et l'association des consommateurs qui sont également membres de la commission. Ces différences devraient être très aigues, d'autant plus que les membres de cette commission n'ont pas fixé d'objectif clair et bien défini. Ce flou risque de rendre les débats et les discussions très tendus vu la non convergence des intérêts des membres. Sur ce point, il faut préciser que la commission consultative du médicament, qui doit tenir sa deuxième réunion le premier août prochain, doit élaborer des propositions pour la mise en place d'une charte du médicament fin novembre. Cette charte qui doit voir le jour en décembre, est une déclinaison de la politique du médicament. Pour y arriver, il a été décidé durant cette première réunion, de créer trois commissions (accès au médicament et approvisionnement, qualité et sécurité, usage rationnel et éthique). Cela étant, la création de cette commission par le ministre de la Santé a été bien accueillie par les professionnels de la Santé en dépit de conflits d'intérêts. En effet, le ministre de tutelle, El Hossein El Ouardi, a eu le mérite de poser le problème de la politique du médicament dans un cadre «adéquat», comme le soulignent certains professionnels du secteur. Un cadre qui, selon eux, devrait permettre d'aboutir à une réelle politique de santé. Pour rappel, cette commission a été créée dans le but de d'assurer «la disponibilité des médicaments sur le marché sans interruption, une meilleure qualité et un prix convenable pour le fabriquant, le pharmacien et le patient marocain». Aujourd'hui, le grand problème reste l'accessibilité au médicament qui reste cher. Dans certains cas, son prix au Maroc est 60 fois plus cher que dans son pays d'origine. D'ailleurs, un rapport d'une commission parlementaire a en 2009 pointé du doigt la cherté des prix des médicaments. Ce qui limite l'accès d'une bonne partie de la population aux soins. Sur ce point, il faut rappeler que selon une étude du Conseil de la concurrence sur le secteur industriel pharmaceutique, les dépenses annelles per capita sont de l'ordre de 46 dollars (376 DH), alors que l'américain consomme pour près de 770 dollars, le japonais 506 et l'européen 380.