Le silence du ministère de la Santé n'aura pas entamé la détermination des professionnels du secteur qui comptent bien passer à l'action. S'ils ne remettent pas en cause la baisse du prix des médicaments, les officinaux en appellent à la mise en place de mesures d'accompagnements (www.lesechos.ma). Une revendication qui pourrait bien être exprimée à travers des sit-in et des mouvements de grève. Le Conseil fédéral réuni en fin de semaine dernière a validé un certain nombre de mesures de contestation dont la mise en œuvre devrait être définie dans les tous prochains jours. Dans ce sens, le Conseil a mandaté le bureau fédéral qui aura pour mission de «fixer un timing pour les grèves en fonction de l'évolution du dossier», explique un responsable de la fédération des syndicats des pharmaciens du Maroc. À cet effet, un courrier officiel a été adressé au ministère de tutelle faisant état de «warning» sur une situation jugée «critique». Pour éviter le pire, les pharmaciens demandent concrètement la mise en œuvre de mesures d'accompagnement à l'instar de celles opérationnelles en France et qui consistent en le transfert de marge ou encore en l'attribution du droit de substitution des médicaments. En attendant, aucune mesure officielle n'a filtré du ministère de tutelle qui maintient le suspense. «Réunion stratégique» Un point de dénouement pourrait-il intervenir pour éviter l'impasse ? En tout état de cause, une réunion de concertation a été programmée par la direction des médicaments auprès du ministère de la Santé aujourd'hui, laquelle convie autour d'une même table les responsables de la fédération des syndicats des pharmaciens du Maroc et ceux du ministère de tutelle. Cette invitation fait suite au retrait des professionnels du secteur de la commission ayant statué sur la baisse des prix du médicament (www.lesechos.ma). Le ministère aurait-il un compromis à proposer aux pharmaciens ? Le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, avait d'ores et déjà annoncé la mise en place d'un travail de réflexion sur l'accompagnement de la baisse des prix du médicament sur le terrain. Le ministre aurait-il décidé de lancer un dialogue bipartite effectif ? L'enjeu est en tout état de cause important. Si l'activité des pharmaciens venait à être suspendue, l'impact pourrait bien être direct aussi bien sur les patients que sur l'activité des laboratoires pharmaceutiques. D'un côté il y a les patients, qui comme le relèvent les professionnels du secteur sont majoritairement enclins à l'automédication et donc à l'approvisionnement et au conseil direct des pharmaciens et de l'autre les laboratoires pharmaceutiques qui pourraient voir leur activité d'écoulement des stocks particulièrement handicapée. Voilà de quoi faire pression sur le ministère de la Santé qui devra rapidement envisager des mesures concrètes répondant aux revendications des uns et des autres, tout en sachant que la détermination des professionnels du secteur est avérée.