Les professionnels du tourisme de toutes les régions du Maroc s'impatientent. Les solutions que les autorités de tutelle (ministère du Tourisme, ONMT, la Société marocaine d'ingénierie touristique...) ont promis pour contrer la problématique épineuse de l'aérien tardent à voir le jour. Celles-ci planchent toujours sur la recherche de la meilleure formule permettant de démarcher de nouvelles compagnies aériennes au départ de marchés identifiés en potentiel réel et intéressés par les différentes destinations. «Nous sommes en train d'étudier les mécanismes à mettre en place pour résoudre cette problématique. Nous allons annoncer prochainement ces nouveaux outils qui portent sur un mix entre le régulier, le low-cost et le charter», tient à rassurer le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad. Seulement, à ce niveau, tous les professionnels s'accordent à dire qu'il ne s'agit pas uniquement de définir le mix entre les différentes offres aériennes. À leurs yeux, toute l'importance est de pouvoir adapter ces solutions aux spécificités de chacune des destinations. «Il faut que nous arrivions à définir les bons mécanismes pour pouvoir booster la destination Agadir, et ce, par la multiplication des vols charters, surtout pour notre destination. Dans le cadre d'une étude élaborée par la SMIT, il est prévu un tiers des vols pour le low-cost, un tiers pour le charter et un tiers pour le régulier. Or, il faut que le charter ait les deux tiers car Agadir est une destination balnéaire. Les cas de Marrakech ou de Fès sont encore différents», réagit Abderrahim Oummani, président du Conseil régional du tourisme d'Agadir. Une ville, qui, au même titre que toutes les destinations marocaines pâtit d'une insuffisance des capacités en sièges avions. «La solution consiste à avoir une ou deux machines de RAM. C'est important d'avoir des compagnies low-cost, seulement, c'est la compagnie nationale qui sert de locomotive. Nous sommes en pleines discussions pour un appareil à Agadir, qui fera deux rotations par jour, pendant 7 jours, vers des destinations comme Bruxelles, Prague, paris, Lyon, strasbourg...», a poursuivi Oummani. Force est de constater à ce titre, qu'un fonds de soutien serait mis en place. Il serait financé par l'ONMT, la RAM et la région d'Agadir dont la capacité litière est en augmentation. Trois grands hôtels ont d'ailleurs ouvert leurs portes en 2012. Par ailleurs, la ville de Marrakech n'est pas en reste. Elle a plus que jamais besoin d'un rééquilibrage des différentes dessertes, low-cost, compagnies régulière et charter pour combler les besoins de la destination en vols supplémentaires, surtout que la capacité litière de la région est en perpétuel développement. «Entre le charter, le low-cost et le régulier, nous avons besoin de 450 vols hebdomadaires pour Marrakech, contre 210 aujourd'hui, ce qui est loin d'être suffisant, comparativement à la capacité litière actuelle de la ville ocre. Appparemment, il faut 300 MDH pour subventionner les sièges charter. Or, aujourd'hui, il faut mettre les moyens et aider au remplissage des hôtels», regrette un professionnel de Marrakech. Pour le moment, l'attentisme règne. Une offre incitative est en préparation entre la commission aérienne du CRT Marrakech, l'ONMT et l'ONDA, afin d'attirer de nouvelles compagnies aériennes. L'insuffisance de l'offre en sièges avion s'aggrave même dans les autres destinations marocaines, qui sont en phase de développement. L'exemple de la ville d'Essaouira est le plus édifiant. «Il y a du business à faire, mais l'aérien pose un grand problème. La destination n'est desservie que deux jours sur sept jours, à savoir le jeudi et le samedi, ce qui ne convient pas aux touristes», se désole Mostaffa El Azza, un hôtelier de la ville qui attire de plus en plus les touristes français. Outre le hic de la programmation des vols, les tarifs pratiqués sont jugés exorbitants. «Le prix d'un billet pour un vol Paris-Essaouira oscille entre 500 et 600 euros. Ce qui est extrêmement cher. J'espère que ces aspects seront revus»,, estime cet hôtelier. Un son de cloche que nous retrouvons auprès du président du Conseil provincial du tourisme de Ouarzazate, Mohamed Saïd Mrani, selon lequel la destination n'est pas assez programmée et que la communication autour de la ville mériterait d'être accentuée. «Tant que le problème de l'enclavement de Ouarzazate n'est pas résolu, tout les efforts déployés par notre Conseil, l'ONMT et les opérateurs ne donneront pas les résultats escomptés. C'est un appel aux hautes instances, le ministère nous a d'ailleurs promis qu'ils sont en train de préparer des solutions pour Ouarzazate. Nous attendons toujours».