Le débat, au sujet de l'implication ( ou plutôt la non implication) de la RAM, en tant que compagnie nationale, dans le développement du tourisme, a été l'un des sujets principaux évoqués lors du dernier Conseil d'Administration du CRT d'Agadir SMD. Avant de s'étaler plus loin dans le sujet, précisons que le bilan du sponsoring de la RAM pour 2007, vis-à-vis d'Agadir, n'est pas aussi mauvais que cela. 100 billets octroyés pour le Kaftan 2007 ; 40 billets à l'international avec fret gratuit pour le Timitar ; 90 billets avec hébergements des participants du Grand Prix de l'Innovation LCI ; un charter gratuit de 157 sièges et 50 billets à l'international pour la Concert Pour la Tolérance ; prise en charge des billets des participants de Selectour, la RAM étant le transporteur officiel de l'événement. Ajoutez à cela, un excédent de bagage pour le CRT, équivalent à 2600 kg , pour les dix salons internationaux. Bref, du beau travail sauf qu'on ne comprend pas pourquoi le président de la RAM, n'a pas donné le feu vert pour le supplément de vingt billets demandés par le CRT, selon la convention qui lie les deux partenaires. Réticence d'une part, super générosité de l'autre, c'est incompréhensible. Il va falloir mettre fin à cela, dans l'intérêt du développement du tourisme dans la destination. Ceci, il faudrait que les professionnels du tourisme, rassemblés au sein du CRT, avec les autres partenaires institutionnels, changent de stratégie en matière de l'aérien et s'impliquent autrement pour aller de l'avant. Se basant sur le fait que la RAM n'a plus le monopole aérien, que le ciel et ouvert et que la libéralisation de l'aérien est effective, il faut adopter l'approche intelligente qu'il faut. Cela vaut dire concrètement, ne plus compter uniquement que sur la RAM. Les professionnels doivent aller chercher et subventionner par eux-mêmes des compagnies européennes low cost, capables de faire du point à point et le leur ramener de la clientèle. Des compagnies capables de faire tous les vols nécessaires à la destination et que la RAM est incapable de faire : Londres/Agadir, Frankfurt/Agadir, Moscou/Agadir, Dublin/Agadir, Stockholm/Agadir etc… Rachid Filali suggérer d'aileurs aux professionnels d'explorer d'autres pistes. Bref, il faut désormais innover, voir ailleurs et ne plus se contacter à blâmer indéfiniment la RAM, dont la flotte reste par ailleurs très limité, ne pouvant satisfaire et les RME, et le tourisme, et la diplomatie, et la politique, et le domestique, avec à peine une trentaine d'avions et une gestion, pour le moins qu'on puisse dire défaillante, à plusieurs niveaux dont celui de la communication. Un PDG incapable de se réunir avec les cadres de la compagnie, au moins une fois par an pour définir la stratégie de travail à adopter ; une compagnie incapable de communiquer sur des acquis, on se demande où va la RAM… La réflexion, qui mûrit dans l'esprit de fins connaisseurs du secteur de l'aérien et que le président du CRT, Abderrahim Oummani, est en train d'envisager sérieusement, peut très bien tenir la route et être une bonne solution alternative pour sortir de cet handicap aérien que la destination vit depuis des années et qui entrave sérieusement son développement touristique. La réflexion dont il s'agit porte sur la création d'un Fonds pour le Développement de l'Aérien. Avec une subvention du Conseil Régional, celle de la Commune Urbaine, une implication de l'ONMT, une intervention et une participation directes du CRT Agadir SMD, on peut largement envisager la création d'un Fonds Régional pour le développement de l'aérien afin que toute la région soit désenclavée et profiter des vols lui permettant de développer son potentiel touristique ( c'est le cas pour Ouarzazate et Zagora, particulièrement). Avec un expert de l'aérien et une commission créée à ce sujet au sein du CRT, il y a de quoi arriver à définir une bonne stratégie pratique et pragmatique pour sortir de cette impasse dont se trouve la destination vis-à-vis de l'aérien. La solution du développement du tourisme doit continuer, bien sûr avec la RAM, lorsque cela est possible ( il s'agit quand même de la compagnie nationale) mais également hors RAM, avec les autres compagnies low cost, dans le cadre de la libéralisation du ciel , en adoptant la stratégie d'accompagnement qu'il faut. Lorsqu'on aura compris que la flotte de la compagnie low cost, Easy Jet, à titre d'exemple, est cinq fois plus importante que celle de la RAM, en tant que compagnie nationale, on aura tout compris. « La plus belle fille ne peut donner… », dit bien l'adage qui convient parfaitement à ce contexte.