Le ministre de l'Education nationale a voulu que la rentrée scolaire soit houleuse et sur fond de polémique. Il a atteint son objectif ! Et pour cause, Mohamed El Ouafa a décidé d'interdire aux enseignants du secteurs privé d'effectuer des heures supplémentaires dans le secteur privé. De prime abord, le principe de la décision ne peut être contestable, car logique. En revanche, la manière de la communiquer et de sa mise en œuvre laissent perplexes. Le ministre ignore-t-il que le secteur privé, c'est 3.200 établissements, 45.000 enseignants et 700.000 élèves ? Ces chiffres ne plaident-ils pas pour une concertation et beaucoup de recul avant d'officialiser une décision qui hypothèquerait l'avenir de centaines de milliers de nos enfants. En effet, il est inconcevable de demander aux milliers d'établissements privés de renoncer aux enseignants du secteur public sans préavis, sachant que le ministère de l'Education nationale lui-même, avait autorisé son corps professoral à exercer dans le privé, en vertu de la fameuse circulaire de 2008 ! Maintenant, les établissements privés menacent de baisser le rideau et de décréter une année blanche, dans l'attente de voir le bout de tunnel. Le secteur public pourra-t-il contenir les centaines de milliers d'élèves en quelques jours ? El Ouafa, et tout le gouvernement, devrait réfléchir mille fois avant de s'entêter a aller jusqu'au bout de ce bras de fer perdu d'avance. La raison plaiderait pour un délai raisonnable pour permettre au privé de s'organiser, tout en gardant le même niveau de qualité. À moins que le ministère ne tienne à tirer vers le bas le niveau d'un enseignement déjà à la traîne!