Samuel Kaplan, ambassadeur US à Rabat, a choisi un site d'information pour communiquer la position américaine sur plusieurs dossiers marocains. Sur le plan de la forme, il est connu que quand les Etats Unis veulent exprimer leur mécontentement par rapport à un ou plusieurs sujets, ils le font par le biais de leur ambassadeur dans le pays concerné. Il n'est non plus un secret pour personne que les relations bilatérales sont en dents de scie depuis quelques mois. S'agissant du fond, c'est sans surprise qu'il exprime le soutien des USA à l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, l'Américain Christofer Ross, en dépit de la position marocaine clairement affichée à l'égard de la gestion partiale, par Ross, du dossier du Sahara. C'est un pavé dans la mare de la diplomatie marocaine qu'il y a lieu de traiter avec beaucoup de doigté et de maturité. Le second message à retenir est que «le changement auquel aspirent les Marocains prendra encore des années, ce qui nécessite beaucoup de patience de la part de tous les protagonistes». Faut-il y lire un soutien au gouvernement Benkirane, qui n'a cessé de réclamer suffisamment de temps pour concrétiser ses plans de réforme ? En tout cas, l'ambassadeur américain a déclaré sans détour que «l'actuel Exécutif s'orientait vers la réforme de certains dossiers comme l'économie et l'enseignement, estimant que «la lutte acharnée sur le plan politique contribuerait à la réalisation de ces réformes». En guise de confiance affichée pour l'économie marocaine, il a estimé que les investissements américains au royaume se portaient bien, en dépit de l'ampleur de la crise. En somme, il s'agit d'une sortie avec du chaud et du froid, à prendre avec beaucoup de sérieux.