Le gouvernement parviendrait-il à satisfaire les exigences des dépositaires du gaz? Réponse en fin de semaine prochaine, puisque les deux parties se sont données rendez-vous pour faire le point sur la situation. Après un été assez mouvementé, rythmé par des menaces de suspension de la distribution de gaz, les dépositaires avaient finalement décidé d'obtempérer. «Nous avons répondu positivement aux demandes du gouvernement, en maintenant la fourniture de gaz», rappelle Mohamed Benjelloun, président de l'Association interprofessionnelle des dépositaires de gaz au Maroc. Il assure qu'actuellement, «le marché est bien approvisionné». Selon Benjelloun, les dépositaires attendent de «voir ce que le gouvernement va leur proposer». La rencontre prévue avec le ministre délégué aux Affaires générales et de la bonne gouvernance, Mohamed Najib Boulif, s'avère donc cruciale. La principale doléance des distributeurs concerne l'augmentation de leur marge de bénéfices, au point mort depuis quatorze ans. Une stagnation qui affecte considérablement les revenus des distributeurs, selon eux. Si rien n'est fait pour revoir ces marges à la hausse, «la plupart des dépositaires seront obligés de cesser leur activité», révélait récemment une étude commanditée par ces professionnels. Cette étude a recommandé une révision urgente de la marge pour limiter le déficit accusé par les opérateurs, car «la situation d'exploitation d'un grand dépositaire permet de constater un déficit important de 312.000 DH par an». Les professionnels réclament ainsi une augmentation de marge (HT) pour le grand dépositaire, de plus de 0,50 DH pour une recharge de 3 kg, de 1DH pour une recharge de 6 kg et de 2 DH pour une recharge de 12 kg. Ainsi, la marge prévisionnelle est de 1,85 DH pour la bonbonne de 3 kg, de 3DH pour celle de 6 kg, de 6,64 DH pour celle de 12 kg. Une nouvelle marge qui permettra au grand dépositaire «de réaliser un bénéfice annuel de 557.746,78 DH, ce qui reste très minime pour le chiffre d'affaires et les charges», souligne l'étude. Quant aux petits et moyens dépositaires, les pertes se situent entre 100.000 et 300.000 DH, en plus de leurs charges de fonctionnement qui ont augmenté, fait-on savoir au sein des opérateurs. Solution globale Satisfaire les demandes des dépositaires, revient pour le gouvernement, à accepter une augmentation du prix des bonbonnes de gaz, ou à supporter les charges liées à la compensation des pertes subies par les distributeurs. À l'heure actuelle, il faut dire qu'aucune de ces options n'est simple, d'autant plus que le secteur énergétique pèse lourdement sur les subventions. Après la hausse des prix des carburants, une augmentation du coût de la bonbonne de gaz n'est pas encore envisageable. En tout cas, pas avant la réforme de la Caisse. En dehors des dépositaires de gaz, les centres emplisseurs, estiment à leur tour que leurs marges n'ont pas changé depuis plus de 15 ans. Pourtant, les charges n'ont pas manqué d'augmenter là aussi, notamment celles relatives à l'approvisionnement primaire, à cause de l'inflation et de la hausse des tarifs du transport.