«Le citoyen n'a rien à craindre d'une eau provenant d'un réseau soumis à un contrôle, même si son goût, altéré par l'eutrophisation, provoque des désagréments», a rassuré Abdelouahed Outair, chef de la division du contrôle de la qualité des eaux à l'Office national de l'eau potable (ONEP), dans un entretien à la MAP. L'eau potable dans la région de Rabat-Salé a en effet subi une dégradation de son goût, de son odeur et de sa couleur, ce qui a soulevé récemment des inquiétudes de la part des consommateurs de la capitale. Ce phénomène, lié aux conditions climatiques, telles que la sécheresse et la hausse des températures, est causé par le procédé naturel appelé eutrophisation, phénomène de prolifération des algues dans les retenues des barrages, qui cause une altération du goût de l'eau. La réaction des autorités sanitaires ne s'est pas fait attendre, puisque l'Office a aussitôt effectué des analyses qui ont confirmé la potabilité de l'eau. Ces analyses, effectuées sous forme de prélèvements d'échantillons, à tout moment et à des endroits différents, ont corroboré les résultats du suivi permanent effectué par les techniciens de l'Office qui ont relevé l'aggravation du phénomène annuel de l'eutrophisation, suite à une baisse considérable du niveau d'eau dans les barrages, résultant de la sécheresse. C'est ainsi que plusieurs actions ont été menées par l'ONEP pour remédier au problème, à commencer par l'introduction dans les retenues de quantités de carpes argentées de Chine, poissons consommateurs d'algues. Les barrages ont également subi des opérations d'aération afin de mieux appliquer les normes nationales spécifiques aux eaux de surface et au réseau de distribution. L'ONEP a finalement procédé à l'introduction du charbon actif dans le processus de traitement, ce qui a entraîné une amélioration considérable de la qualité du goût de l'eau produite par la station de traitement de Bouregreg à Rabat. En outre, les résultats des analyses effectuées par l'ONEP ont été appuyés par le ministère de la Santé qui a procédé, de son côté, à la multiplication des opérations de contrôle et d'analyse au niveau des points de distribution de Rabat et de Salé. Ces résultats, issus de tests sur 9.000 échantillons analysés annuellement dans un laboratoire, se sont avérés sans incidence sur la santé du citoyen.