La présente campagne de commercialisation des céréales commence bien au ralenti pour la minoterie industrielle. Selon les dernières actualisations de l'Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL) sur le déroulement de la campagne, «la transformation industrielle des deux premiers mois de la campagne 2012-2013 a atteint un volume de 11,7 millions de quintaux (Mqx), marquant ainsi «une régression de plus de 2% par rapport à la même période de la campagne précédente». Cela correspond en effet à un volume de 11,7 Mqx à fin juillet dernier, pour une baisse qui s'est principalement exprimée sur les filières du blé tendre et du mais, avec des volumes respectifs de 8,9 Mqx et 1,7 Mqx sur les mêmes mois. De plus, toujours selon les données de l'ONICL à fin juillet 2012, la minoterie industrielle a écrasé 34% de blé tendre issu de la production locale. La fabrication des farines subventionnées (FNBT), quant à elle, s'est faite à hauteur de 68% du blé tendre issu de la production nationale. Par ailleurs, à l'instant où les cours des céréales, en l'occurrence du blé tendre, poursuivent leur tendance haussière sur le marché international, le gouvernement mise résolument sur la production locale. Aziz Akhannouch vient en effet de décider une sorte de réajustement calendaire pour la commercialisation de la production nationale. Une circulaire rendue publique récemment par son département en fait état. Le gouvernement a en effet rallongé d'un mois la période de collecte, la portant ainsi à fin septembre 2012 pour permettre aux agriculteurs de commercialiser la plus grande partie de leur récolte. Il faut savoir qu'avec un stock prévu à fin août à un niveau «très confortable» de 17,5 millions de quintaux, soit l'équivalent de près de quatre mois d'écrasement, la récolte locale demeure pour le moment la seule source d'approvisionnement de la filière céréalière du pays. Du «local», en attendant... Les prix en tension à l'international, ont évidemment poussé à cette préférence nationale, le moment n'étant pas des plus propices à l'approvisionnement à partir des traditionnels fournisseurs du pays, notamment l'Union européenne et les Etats-Unis (Voir page 4). Dans l'une de ses dernières communications, la tutelle rassure en tout sur la poursuite dans de «bonnes conditions» de la campagne de collecte du blé tendre provenant de la production nationale. Elle a, en effet, atteint à la fin de la première semaine du mois courant, un volume frôlant les 14 Mqx. Le département de l'Agriculture explique cette situation par «les mesures prises par le gouvernement pour soutenir les prix payés aux producteurs», ainsi qu'à la «bonne qualité caractérisant le blé national lors de cette campagne». Selon la même source, la collecte par les minotiers et les opérateurs céréaliers, déclarés auprès de l'Onicl, «a même dépassé les prévisions initiales». Lire aussi : Pression fiscale accrue en perspective sur les céréales