Le déficit budgétaire poursuit sa plongée abyssale. Il se situe, à fin juillet 2012, à 23,6 MMDH, contre un déficit de 4,2 MMDH un an auparavant. Une dégradation qui tient à l'augmentation des recettes ordinaires de 0,9% et une hausse des dépenses ordinaires de 21,5%, dégageant ainsi un solde ordinaire négatif de 5,6 MMDH au lieu d'un solde positif de 15,1 MMDH une année plus tôt. Plus en détail, l'appréciation des recettes ordinaires est surtout due à la hausse des recettes fiscales de 7% (+3,3% des recettes douanières, + 9,2% de la fiscalité domestique ainsi que + 5,8% de la TIC sur les tabacs manufacturés), conjuguée à la baisse des recettes non fiscales de 31,4% d'une année sur l'autre en raison essentiellement de la réalisation en 2011 d'une recette de privatisation de 5,3 MMDH. Quant aux recettes de monopole et aux participations, qui proviennent pour l'essentiel de l'OCP (4 MMDH), d'IAM (2,2 MMDH), de l'agence nationale de la conservation foncière (1 MMDH) et de Bank Al-Maghrib (743 MDH), elles ont progressé de 7,6% à 8,7 MMDH. S'agissant de l'accroissement des dépenses ordinaires, il tient au renforcement des dépenses de fonctionnement qui se sont élevées à 110,9 MMDH, dont 55,9 MMDH ont concerné les traitements et salaires. Les dépenses de matériel, elles, sont en hausse de 9,1% alors que les charges de la compensation ont grimpé de 59,1%, à 31,8 MMDH contre 20 MMDH une année auparavant. Quant aux dépenses d'investissement du budget général, elles se sont repliées de 6,2% à 22,5 MMDH. Du coup, l'évolution de la structure des dépenses du budget général entre juillet 2011 et juillet 2012 fait ressortir une augmentation de la part de la compensation au détriment des autres dépenses (investissement, personnel, matériel et intérêts de la dette). Devant un tel tableau, surtout compte tenu d'un recours de plus en plus massif au financement intérieur (L'encours de la dette intérieure du Trésor s'est apprécié, depuis le début de l'année 2012, de 8,7% à 342,6 MMDH, notamment suite au recours du Trésor au marché des adjudications pour un montant net de 25 MMDH contre un recours net de 7,2 MMDH un an auparavant), la réduction des dépenses courantes est devenue inévitable comme cela à été recommandé par Bank Al-Maghrib dans son dernier rapport 2011. Ceci, dans la mesure où le ratio des recettes par rapport au PIB ne pourra pas être significativement relevé sans préjudice pour l'activité économique. Les augmentations salariales catégorielles de ces dernières années, ainsi que l'alourdissement sans précédent des charges de compensation, sont en grande partie à l'origine de la détérioration de l'épargne publique, qui réduit l'espace budgétaire pour l'investissement de l'Etat. Selon le même document, à plus long terme, si la réforme de la fonction publique constitue le chantier structurant pour améliorer l'efficacité de l'administration et réduire le poids de la masse salariale, la priorité à court terme passe par la maîtrise des effectifs et la modération salariale. Pour leur part, les dépenses de subvention, qui font peser d'énormes incertitudes sur le budget, devraient faire l'objet d'un plafonnement dès 2012, en cohérence avec l'objectif de maintien de la soutenabilité budgétaire.