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La soutenabilité du Budget mise à mal Les charges de la compensation s'envolent à 59,1% en juillet
Les réserves des changes s'enfoncent à moins de 22,1%
Face à des dépenses en expansion depuis le début de l'année et à des recettes dont la hausse, globalement modeste, est loin de compenser ces hausses, le solde du budget s'est creusé de manière continue tout au long des sept premiers mois de l'année en cours, mettant dangereusement à mal la soutenabilité du budget. Cette question de soutenabilité du déficit budgétaire est non seulement sérieuse en raison de la persistance de ces déficits, mais grave, ouvrant toute grande la porte à la crise alimentée par la situation qui prévaut chez les partenaires européens du Maroc et les brasiers des déficits de la balance des paiements et du recul des réserves des changes. Un sérieux tour de volant doit être donné à la politique macroéconomique pour ne pas sortir l'économie du chemin où elle évolue depuis quelques mois sur le bas de chaussée. Selon la dernière note de la Direction du Trésor du mois de juillet, la situation des charges et ressources du Trésor arrêtée à fin juillet 2012 laisse apparaître une augmentation des recettes ordinaires de 0,9% et une hausse des dépenses ordinaires de 21,5%, dégageant ainsi un solde ordinaire négatif de 5,6 MMDH. Compte tenu d'un besoin de financement de 31 MMDH et d'un flux net négatif du financement extérieur de 4,4 MMDH, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 35,4 MMDH. Les recettes ordinaires se sont élevées à 116,9 MMDH en augmentation de 0,9% par rapport à fin juillet 2011. Ceci est dû à la hausse des recettes fiscales de 7% conjuguée à la baisse des recettes non fiscales de 31,4%. Les recettes fiscales se sont élevées à 103,3 MMDH, en augmentation de 7% par rapport à leur niveau de fin juillet 2011. L'évolution de ces recettes résulte de la hausse de 3,3% des recettes douanières, de 9,2% de la fiscalité domestique ainsi que de l'augmentation de 5,8% de la TIC sur les tabacs manufacturés.Les recettes provenant de la fiscalité domestique se sont élevées à 65,5 MMDH à fin juillet 2012, en augmentation de 9,2% par rapport à leur niveau de fin juillet 2011 Les dépenses explosent Les dépenses du budget général ont atteint 156,1 MMDH à fin juillet 2012, en hausse de 13,2 % par rapport à leur niveau à fin juillet 2011, qui s'explique par une augmentation de 22,8% des dépenses de fonctionnement conjuguée à une baisse de l'investissement et des charges de la dette budgétisée1 de 6,2% et de 3,8% respectivement. Les dépenses de fonctionnement se sont élevées à 110,9 MMDH, dont 55,9 MMDH ont concerné les traitements et salaires. Les dépenses de matériel sont en hausse de 9,1% (16 MMDH contre 14,7 MMDH). Les charges de la compensation ont augmenté de 59,1% (31,8 MMDH contre 20 MMDH). Les salaires servis par la TGR à fin juillet 2012 se sont établis à 55,9 MMDH contre 49,3 MMDH une année auparavant, soit une augmentation de 13,4% en raison notamment de l'impact des recrutements et promotions opérés. Les salaires servis par le CNT se sont élevés à 49,1 MMDH, en hausse de 12,2% par rapport à leur niveau à fin juillet 2011, en raison de l'augmentation de la masse salariale structurelle de 15,3% et de la baisse de 28,8% des rappels. Intérêts de la dette : Hausse de 12,8% Les charges en intérêts de la dette se sont établies à 12 MMDH à fin juillet 2012, en hausse de 12,8% qui s'explique par l'augmentation des charges en intérêts de la dette intérieure de 10,6% et celles de la dette extérieure de 32,6%. Le solde ordinaire négatif constaté à fin juillet 2012 est de 5,6 MMDH contre un solde positif de 15,1 MMDH un an auparavant. Les dépenses d'investissement du budget général se sont établies à 22,5 MMDH à fin juillet 2012 contre 24 MMDH un an auparavant, soit une baisse de 6,2%. Ces dépenses tiennent compte du virement aux comptes spéciaux du Trésor d'un montant de 6 MMDH. Le déficit du Trésor et son financement La situation des charges et ressources du Trésor dégage un déficit budgétaire de 23,6 MMDH à fin juillet 2012, contre un déficit de 4,2 MMDH un an auparavant. Compte tenu d'un besoin de financement de 31 MMDH et d'un flux net négatif du financement extérieur de 4,4 MMDH, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 35,4 MMDH. Le financement intérieur résulte notamment : - du recours net au marché des adjudications pour 25 MMDH ; - de la hausse des dépôts au Trésor pour 2,2 MMDH ; - et de la reconstitution des disponibilités du Trésor auprès de Bank Al-Maghrib pour 1,1 MMDH. Durant le mois de juillet 2012, le Trésor a eu recours au marché interbancaire pour 2 MMDH. Dette intérieure S'élevant à 342,6 MMDH à fin juillet 2012, l'encours de la dette intérieure est en augmentation de 8,7% par rapport à son niveau à fin décembre 2011. Ceci s'explique par le recours du Trésor au marché des adjudications pour un montant net de 25 MMDH contre un recours net de 7,2 MMDH un an auparavant. Réserves de change Au cours de la période allant du 2 au 8 août 2012, les avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib ont baissé de 0,4%. En glissement annuel, l'encours de ces avoirs s'est établi à 134,9 milliards de dirhams, accusant un repli de 22,1%. En juin 2012, les avoirs de réserve de Bank Al-Maghrib ont représenté 4 mois et 1 jour d'importations de biens et services. Au terme de la semaine allant du 2 au 8 août 2012, le dirham s'est déprécié de 0,07% face à l'euro et s'est apprécié de 0,30% par rapport au dollar. Balance commerciale : Déficit de 5,9% En juin 2012, le déficit commercial s'est élevé à près de 99 milliards de dirhams, en creusement de 5,9% par rapport à la même période de l'année précédente. Le taux de couverture des importations par rapport aux exportations s'est ainsi situé à 48,1%. Les importations, chiffrées à 190,4 milliards de dirhams, ont enregistré une hausse de 6,2%, au lieu de celle de 23,2% observée un an auparavant, suite à l'augmentation des acquisitions de la majorité des biens. C'est ainsi que les achats de biens d'équipement, de consommation et de produits énergétiques se sont améliorés respectivement de 10,1%, de 9,3% et de 9,8% Dans le même temps, les exportations ont atteint 91,6 milliards de dirhams, en accroissement de 6,4% par rapport à l'année précédente, contre 21,8% en juin 2011. Cette évolution est liée notamment à la hausse des ventes de produits énergétiques, s'établissant à 5,8 milliards de dirhams contre 1,6 milliard un an auparavant. Les transferts effectués par les marocains résidant à l'étranger se sont chiffrés à 27 milliards, soit un montant quasi identique à celui de l'année précédente. Pour leur part, les recettes de voyages se sont établies à près de 25 milliards de dirhams, en baisse de 2% par rapport à la même période de 2011. Quant aux recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers, elles ont augmenté de 6%, pour atteindre 14,4 milliards de dirhams et les dépenses de même nature, d'un montant de 5,3 milliards de dirhams, ont crû de 49,7%, soit une entrée nette de 9,1 milliards de dirhams.