27,5 millions ! C'est le nombre de chèques qui ont été échangés au Maroc au cours de 2011. En valeur, ce nombre correspond à pas moins de 939 MMDH. C'est dire que c'est l'instrument de paiement favori des Marocains. En seconde place, les virements domestiques culminent avec plus de 16 millions d'opérations pour un montant de 34 MMDH. À eux deux et à l'instar des années précédentes, ils concentrent respectivement plus de 84,2% en volume et 86% en valeur du total cumulé des transactions via le Système de compensation interbancaire marocain de télécompensation (SIMT). C'est en partie ce qui ressort du dernier rapport de Bank Al-Maghrib relatif aux systèmes et moyens de paiement. En 2011, le SIMT a procédé à la compensation de 52,5 millions d'opérations interbancaires libellées en dirhams, enregistrant un accroissement en volume de plus de 10,5% par rapport à 2010. Cependant, en valeur, les échanges se sont établis à 1.461 MMDH en régression de 7,5% comparativement à l'année précédente. «Le recul des montants de transactions est dû à la baisse agrégée du montant des virements échangés dans le SIMT suite au plafonnement unitaire à 10 MDH des ordres de virement», précise la Banque centrale. À l'exception de la baisse des montants des virements échangés, tous les autres moyens de paiement ont confirmé leur tendance haussière enregistrée depuis leur intégration dans le SIMT, laquelle est de l'ordre de 173% pour les chèques, 27% pour les Lettres de change normalisées (LCN) et 144% pour les avis de prélèvement. Globalement, le système a exécuté près de 208.128 opérations (chèques, virements, LCN et ordres de prélèvement) en moyenne quotidienne, pour une valeur moyenne journalière de 5,8 MMDH contre 187.569 opérations en 2010, pour une moyenne de 6,2 MMDH, confirmant ainsi la tendance exponentielle constatée depuis 2006. En effet, cette expansion se confirme par les records atteints au niveau des échanges interbancaires journaliers. Des pointes ascendantes sont donc passées de 140.000 transactions/jour à des pics de 400.000 opérations/jour entre 2006 et 2011, assortis de montants respectifs de 6 à 12 MMDH, soit une progression substantielle de 194% et 87% en l'espace de 5 ans. Rien que pour 2011, le pic en volume des échanges journaliers dans le SIMT a été atteint le 1er mars, avec la compensation de 404.136 opérations et en valeur le 6 juin avec un montant compensé de 11,8 MMDH. Dans le détail, les chèques et les virements battent tous les records. Pour les échanges de chèques, le nombre maximal a été atteint le 1er novembre 2011 avec 178.523 chèques et le montant maximal compensé a été de 9,8 MMDH en date du 6 janvier 2011. Quant aux virements, le nombre maximal a été réalisé le 29 août 2011 avec la compensation de 203.472 opérations et le montant maximal compensé s'est établi à 2,6 MMDH le 29 décembre 2011. Les 3/4 des transactions sur l'axe Casa-Rabat L'analyse des échanges par place bancable, tous moyens de paiement confondus, dénote le maintien de la prépondérance des transactions sur les places de Casablanca et de Rabat, qui concentrent à elles deux les trois quarts des échanges en 2011. Les 18 autres places canalisent 25% seulement des remises interbancaires. Une chose est claire, cette concentration refléte clairement la configuration territoriale de la bancarisation nationale, qui demeure concentrée sur l'axe économique de Casablanca-Rabat. Parallèlement, ce sont cinq établissements de la place qui concentrent le plus gros flux d'opérations échangées sur le système. Ainsi, ce nombre restreint d'établissements a concentré un volume de 38,4 millions d'opérations, soit plus de 73% du total des paiements échangés, représentant un montant de 985 MMDH, équivalant à 67,4% du montant total compensé dans le SIMT. En moyenne quotidienne, le volume des transactions traitées par ces cinq participants s'élève à près de 4 MMDH correspondant à 152.252 opérations/jour. Néanmoins, Bank Al-Maghrib fait part d'un bémol au niveau de cette configuration concentrée. «Elle souligne en effet les risques de liquidité induits en cas d'impossibilité de couverture des positions débitrices les plus importantes d'un ou de plusieurs établissements», précise BAM.