Le marché du recrutement est frappé de plein fouet par la crise sanitaire. Selon une récente étude de Stagiaires.ma, 67% des recrutements ont été suspendus ou reportés et seules 31% des entreprises ont de la visibilité sur leurs plans de recrutement de jeunes lauréats. Détails. Stagiaires.ma, la marque d'YM Africa startup spécialisée dans l'accompagnement des jeunes dans leur intégration au marché du travail, a dévoilé les résultats d'une étude sur l'impact du Covid-19 sur l'employabilité des jeunes au Maroc. Visant à mesurer l'impact de la crise sanitaire sur les stages et l'insertion professionnelle des jeunes, cette étude a été réalisée du 2 au 30 mai 2020 auprès d'un échantillon représentatif de 13.005 étudiants, 1.279 lauréats et 812 entreprises. L'étude de Stagiaire.ma révèle que 67% des recrutements ont été suspendus ou reportés contre respectivement 17% et 16% pour les recrutements maintenus et partiellement maintenus, ont indiqué les entreprises interrogées. Ces pourcentages expliquent que la pandémie du Covid-19 a impacté négativement l'employabilité des jeunes aussi bien en termes de recrutements que d'offres de stage. L'étude souligne une disparité selon les différentes catégories d'entreprises. Avec 61% de recrutements maintenus ou partiellement maintenus, les TPE ont moins fait appel à la suspension ou le report comme solution structurelle face à la crise. Ces dernières sont suivies de loin par les PME (15%) et les grandes entreprises (13%). En ce qui concerne les stages, la même dynamique est enregistrée. En effet, seuls 19% des stages ont été maintenus tandis que 64% ont été suspendus ou reportés. Dans cette catégorie, les TPE occupent le podium des entreprises qui ont le plus sauvegardé leurs offres de stages. Dans le détail, 37% de stages maintenus et 28% de stages partiellement maintenus au moment où seuls 9% et 11% des stages ont été maintenus respectivement au niveau des PME et des grandes entreprises. L'étude explique par ailleurs que la situation n'a pas été favorable pour les jeunes lauréats fraîchement en poste ou en instance de recrutement. Ainsi, ils sont 86% de jeunes lauréats à voir leur recrutement suspendu ou reporté en raison de la pandémie du Coronavirus. Ceux en poste depuis moins de 6 moins ont été les plus impactés (37%). Les jeunes lauréats des établissements publics sont plus touchés que leurs confrères du privé (61% de recrutements suspendus pour le public contre 37% pour les écoles privées). Un écart qui s'observe également au niveau des stages, si 62% des stages d'étudiants du public ont été suspendus, seulement 26% l'ont été pour ceux du privé. Une visibilité incertaine Malgré l'incertitude liée à la crise sanitaire du Covid-19, notamment la fin du confinement, la levée des restrictions, etc., la confiance est toujours de mise auprès des populations de l'étude, même si elle est plus prononcée chez les entreprises que chez les jeunes lauréats et les étudiants. Par sommation, 86% des entreprises confirment être confiantes par rapport à l'évolution de la situation (13% très confiantes, 17% confiantes et 56% moyennement confiantes). Pour ce qui est des étudiants et des lauréats, en raison de l'impact direct de la crise sur leurs opportunités de stage ou d'emploi, la confiance n'est pas toujours au rendez-vous, avec une proportion beaucoup plus marquée chez les lauréats (26%) que chez les étudiants (44%). De plus, la visibilité en termes de recrutement n'est pas au beau fixe : seules 31% des entreprises disent avoir de la visibilité sur leurs plans de recrutement de jeunes lauréats. Les TPE étant les plus touchées avec 7% seulement contre 49% pour les grandes entreprises et 37% pour les PME. Malgré ce manque de visibilité, 40% des entreprises entendent augmenter le nombre de recrutements comparativement à l'année 2019, au moment où 22% d'entre elles comptent maintenir un même nombre d'embauches que l'exercice précédent. Seules 2% des entreprises prévoient de suspendre leur recrutement pour 2020. Youssef El Hammal Directeur général YM Africa «Il faut faire confiance aux jeunes !» Selon-vous, comment peut-on relancer l'employabilité des jeunes ? Pour relancer l'employabilité des jeunes, nous avons tout d'abord besoin d'avoir confiance dans la capacité de nos jeunes à nous sortir de cette crise. Il suffit de voir toutes les initiatives lancées pendant ces 3 derniers mois et portées par nos jeunes quel que soit leur profil (formation, type d'école, région,…). Les entreprises marocaines ont su négocier le virage (forcé) de la transformation digitale pendant cette pandémie. Pour accompagner cette transformation, il est nécessaire de choisir les bons profils pour pérenniser sur le long terme ces acquis. Les jeunes sont les mieux placés pour cela. Quels sont les secteurs qui peuvent sauver l'employabilité des jeunes dans les prochains mois ? Chez Stagiaires.ma, nous préférons orienter nos analyses sur les métiers plutôt que les secteurs. Le marché de l'emploi, quel que soit le secteur, est plus sensible aux jeunes lauréats disposant, en plus de leurs compétences académiques et techniques, de «Soft Skills». Combiner entre ces 3 compétences permet d'avoir des jeunes plus facilement employables quels que soient les secteurs d'activité. Comment Stagiaires.ma a géré cette période de crise, vu que l'activité a baissé ? La mission de Stagiaires.ma ne se limite pas seulement à la mise en relation des étudiants avec les recruteurs. 80% de notre activité est orientée vers l'accompagnement des écoles dans leur démarche de mise à disposition des étudiants sur le marché de l'emploi. Nous accompagnons ces écoles pour améliorer les taux d'employabilité des jeunes grâce à plusieurs solutions en ligne. Pendant ces derniers mois, nous avons concentré nos efforts pour aider les étudiants et jeunes lauréats à monter en compétences (Soft Skills) et à les préparer pour le post-Covid-19. Sanae Raqui