Ce sont toujours les mêmes qui portent la performance du Fogarim. Le rapport annuel du fonds Damane Sakane publié par le ministère de l'Economie et des finances vient une nouvelle fois confirmer la prédominance de trois banques dans cette activité, tandis que d'autres affichent clairement leur réticence à financer les acquisitions immobilières via la garantie Damane Sakane. En effet, à l'instar de l'exercice 2010, BCP, CIH et BMCE Bank demeurent les principales banques commercialisant les crédits Fogarim. En tout, «95% de la production du fonds a été assurée par 3 principales banques : BCP, CIH et BMCE Bank», relève-t-on auprès du ministère de l'Economie et des finances. Ces banques détiennent ainsi la plus grande part de production au même titre que 2010. Le CIH arrive en tête avec une part de 44% (contre 42% en 2010), suivi de la BCP dont la part est de 32% et de BMCE Bank avec 19%. «La répartition de la production Fogarim en encours par banque dégage une structure quasi-similaire à celle en nombre de prêts avec toutefois un léger renforcement de la part de la BMCE en termes de volume et une baisse de celle de la BCP», ajoute le département de tutelle. La banque bleue a en effet gagné plus de 7% de part de marché sur ce segment au détriment d'une baisse de la part de BCP en termes de nombre de prêts. Notons également que les prêts moyens de la BCP et du CIH ont enregistré une hausse entre les années 2010 et 2011, respectivement de 4% et 6%, contrairement à BMCE Bank dont la variation était négative. Le prêt moyen octroyé par BMCE Bank, demeure supérieur aux autres banques, similairement à l'année précédente. Les encouragements des pouvoirs publics pour que l'ensemble du système bancaire adhère au Fogarim sont restés vains. Pour cause, un taux de sinistralité jugé trop élevé. Selon les statistiques officielles, la sinistralité dans le secteur s'est établie à fin 2011 à 3,8%. En tout, le ministère de tutelle recense 2.300 demandes de mise en jeu de la garantie (DMEJG) Fogarim en 2011, sur un total de production de 74.000 prêts. «Il y a lieu de signaler que ces demandes concernent les impayés déclarés après 9 mois», précise-t-on auprès du ministère. Ce dernier insiste également sur le fait que 10% de ces demandes ont été annulées suite à la régularisation de la situation des emprunteurs, tandis que 29% des cas ont été réglés et 60% sont en cours de traitement. De quoi rassurer les banques encore réticentes ? Pas si sûr. En tout cas, les données du ministère démontrent, qu'en dépit de la non-implication de l'ensemble des établissements bancaires, l'activité Fogarim continue sur son élan. En tout, ce sont 74.000 ménages qui ont bénéficié de la garantie Fogarim pour leurs prêts immobiliers à fin 2011, soit +17% comparativement à la situation enregistrée à fin 2010, portant ainsi le nombre total des bénéficiaires de Fogarim depuis son lancement en 2006 à 320.000 personnes. En montant, l'encours des prêts a atteint 10,8 MMDH, soit une appréciation de 18%. Ceci dit, cette amélioration des indicateurs d'activité du Fogarim ne doit pas cacher le durcissement des conditions d'octroi des prêts. En effet, les taux d'intérêts appliqués ont marqué une hausse de près de 40 points de base au cours du premier semestre 2011, avant de s'atténuer au second semestre, enregistrant au final un taux d'intérêt moyen de 6,1% contre 5,9% en 2010. Fogaloge dans le même tempo L'année 2011 s'est caractérisée par la poursuite de la progression de la production Fogaloge, un produit destiné à la garantie des prêts immobiliers de la classe moyenne. Ainsi, le nombre de prêts accordés en 2011 s'est élevé à environ 3.455 prêts correspondant à un volume d'environ 1,15 MMDH. Ceci correspond à une production mensuelle moyenne de l'ordre de 288 prêts, contre 200 en 2010, soit un taux de progression de 44%. Sur cette production, les Marocains résidents à l'étranger ont concentré près du tiers du nombre de crédits, soit plus de 1.478 prêts et un encours global de 605 MDH.