L'activité monétique est décidément encore loin de s'essouffler. Les statistiques du premier semestre 2012 prouvent en effet la poursuite de la dynamique de ce secteur, dans un contexte où l'activité bancaire semble pourtant peiner à maintenir le cap des fortes croissances des dernières années. D'après le Centre monétique interbancaire (CMI), «Les cartes émises par les banques marocaines ont atteint un encours de 8,4 millions de cartes, dont 7,3 millions de cartes Paiement & Retrait sous les labels Visa, Mastercard et la marque nationale CMI». En comparaison avec les données de fin 2011, le nombre de cartes en circulation a évolué de 4,8%, contribuant ainsi au maintien de la dynamique du secteur de la monétique. En outre, cette croissance du nombre de cartes s'est traduite par un bond au niveau des opérations transitant par les guichets automatiques et de paiement auprès des commerçants/emarchands. En tout, le CMI a recensé plus de 102 millions d'opération sur les six premiers mois de 2012, pour un montant global de 87,7 MMDH. C'est l'équivalent de 19% de plus que le montant enregistré à fin juin 2011. Bien entendu, l'envolée qu'est en train de connaître le secteur de la monétique ne pouvait être possible sans cette stratégie des banques nationales, visant à étendre au maximum leur réseau bancaire. Ainsi, rien que sur les six premiers mois de 2012, l'élargissement du réseau GAB s'est poursuivi avec l'installation de plus de 214 nouveaux guichets, permettant ainsi au réseau d'atteindre 5.238 GAB, soit une extension de 4,3%. D'ici le second semestre, cette extension devrait se renforcer davantage vu, qu'historiquement, les derniers mois dans le secteur bancaire étaient souvent synonymes de l'accélération des ouvertures de nouvelles agences et, partant, de la création de nouveaux guichets. Dans le détail, les données du Centre monétique font ressortir que la contribution des cartes marocaines à la réalisation de ce montant, s'élève à 80,2 MMDH, consécutive à la réalisation de 97,6 millions d'opérations de retrait ou de paiement. En revanche, les cartes étrangères ont totalisé 4,5 millions d'opérations pour un montant de 7,5 MMDH. Par ailleurs, le paiement par carte bancaire semble se démocratiser petit à petit et les Marocains ne sont plus aussi réticents pour le paiement par carte. Les données à fin juin font en effet ressortir une hausse de 32% en nombre et 28,4% en montant des opérations de paiement par cartes marocaines en comparaison avec juin 2011. En tout, ce sont plus de 7,7 millions d'opérations qui sont recensées dans ce cadre pour un volume global de 4,6 MMDH. Pour ce qui est des cartes bancaires étrangères, elles ont généré plus de 3,2 MMDH de transactions de paiements et 4,2 MMDH d'opérations de retrait, en hausse respectivement de 12,5 et 4,9%. «Les commerçants affiliés au CMI ont enregistré, durant le 1er semestre 2012, 9,5 millions d'opérations de paiement par cartes bancaires marocaines et étrangères, pour un montant global de 7,8 MMDH», relève le CMI. Au final, c'est une progression de plus de 26,6% en nombre et de 21,3% en valeur, qui est constatée à ce niveau, comparativement à la même période de l'année précédente. Notons par ailleurs que durant le 1er semestre 2012, les cartes marocaines à validité internationale ont réalisé 170.000 opérations à l'étranger, retraits et paiements, pour un montant global de 312,7 MDH, soit en progression de 55,3% en nombre et 34,1% en montant. Sur un autre registre, la floraison des sites de deal et la multiplication des opérateurs acceptant le paiement de factures en ligne, a fortement boosté l'activité du e-paiement. Selon les mêmes données du CMI, il s'avère en effet que le paiement en ligne, via cartes bancaires auprès des sites marchands affiliés au CMI, a connu une progression de 55,1% en passant de 228,9 MDH durant le 1er semestre 2011 à plus de 355,1 MDH. Certes, en montant, le e-paiement ne génère qu'une part marginale du flux de l'activité monétique. Cependant, force est de constater que le rythme d'évolution de cette activité s'inscrit en très forte hausse depuis quelques années. Cela a même poussé la Banque centrale à mieux encadrer l'activité, via notamment l'intégration dans le projet d'amendement de la loi bancaire qui est en cours, des dispositions spécifiques aux paiements électroniques et en ligne. En attendant, le détail des données du CMI font ressortir que l'activité par cartes marocaines a évolué de 54,1%, tandis que l'activité par cartes étrangères a progressé de 75% durant cette même période. Le nombre de transactions ecommerce est passé de 277.000 à 552.000 opérations, soit deux fois plus. «L'activité reste fortement dominée par les cartes marocaines à hauteur de 94,3% en volume», précise-t-on auprès du CMI. Les cartes CMI marchent bien Les cartes de paiement sous le label CMI semblent avoir le vent en poupe. Des trois catégories de cartes répertoriées par le centre monétique, les cartes CMI sont en effet celles qui ont connu la plus importante croissance en termes d'encours. La croissance du nombre de cartes bancaires en circulation est certes la conséquence d'une hausse modérée du nombre des cartes de paiement sous labels Visa et Mastercard, avec +2,7%, mais surtout d'une progression soutenue des cartes de paiement sous label CMI, qui se sont accrues de 14,3%, comparativement à fin 2011. Parallèlement, les cartes exclusivement dédiées au retrait d'argent dans les guichets automatiques ont vu leur nombre stagner sur les six premiers mois de 2012. Par ailleurs, le CMI déploie toujours ses efforts afin de recruter davantage de commerçants. Aujourd'hui, on parle de quelques 120.000 commerçants qui pourraient potentiellement être équipés de TPE, alors que sur le terrain, leur nombre ne dépasse pas encore les 25.000. D'ailleurs, la Banque centrale a déjà recommandé au CMI d'accélérer sa cadence d'équipement des commerçants en TPE. «La cadence s'est déjà accélérée au début de l'année 2012 et nous allons doubler notre activité en passant de 5.000 TPE par an à 10.000 par an», confie-t-on auprès du CMI. Notons que dans la pratique, l'acquisition d'un TPE coûte entre 2.000 et 4.000 DH. Du coup, le CMI espère que la croissance du nombre de transactions électroniques pourra convaincre les commerçants d'oser investir dans ces modules.