Les déboires de la compagnie maritime en Espagne sont loin d'être terminés. L'équipage du navire Berkane, assigné à quai dans le port d'Almeria, où il assurait une desserte vers le port de Nador, a décidé de se rebiffer. Les 20 marins qui restaient encore à bord et avaient préféré faire profil bas depuis le début de l'affaire, préférant ne pas rejoindre le mouvement contestataire de leurs confrères d'Algésiras, ont fini par briser le silence. Hier jeudi, ils se sont manifestés devant le Consulat du Maroc à Almeria pour réclamer l'intervention du gouvernement marocain, et ont annoncé qu'ils engageaient une grève de la faim. À présent, ils ont confié leur dossier à la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) pour qu'elle les prenne sous son aile et défende leur cause. «La Comarit avait promis à l'équipage de ce bateau une solution rapide à leurs problèmes, mais n'a jamais honoré ses engagements, comme d'ailleurs dans le cas des autres équipages bloqués auparavant à Algésiras. C'est pour cela qu'ils ont préféré rester dans l'ombre, car ils nourrissaient l'espoir d'arriver à un accord avec la direction de l'armateur», explique une source au sein de l'ITF. L'équipage était composé d'une centaine de membres au début de la crise mais la majorité ont préféré abandonner le navire pour ne pas vivre dans cette situation déplorable, caractérisée par l'absence de vivres et de conditions d'hygiène. Rappelons que les équipages des quatre bateaux amarrés à Algésiras sont rentrés au Maroc, après avoir remis leur destin entre les mains de la justice espagnole.