Rabat se fera spirituellement dansante lors des soirées ramadanesques. La fondation ONA-villa des Arts de Rabat et l'Institut Français de Rabat entament les nocturnes du ramadan par le chant Soufi, créations musicales de différentes régions du monde, faisant de Rabat, capitale universaliste. En effet, trois spectacles sont au programme : Faiz Ali Faiz sera au rendez-vous, le samedi 28 juillet à 22h. Ce musicien se fait le tenant de toute une tradition pakistanaise de chant mystique qui véhicule la poésie soufie. Il aurait fallu attendre 24 ans avant la sortie de son premier disque «La nouvelle voix du Qawwali» en 2002, après avoir fondé son groupe en 1978. Véritable révélation pour le public européen, le jeune chanteur est l'un des premiers à sembler pouvoir suivre les traces du maître absolu Nusrat Fateh Ali Khan. En 2004, paraît «L'amour de toi me fait danser», qui finit de persuader les amoureux du qawwali, que Faiz Ali Faiz est un très grand interprète pakistanais. Le dimanche 29 juillet, c'est Thierry Robin qui donne rendez-vous aux amants des sonorités orientalo-gitanes. En effet, ce musicien français est l'une des icônes vivantes des cordes pincées, aussi à l'aise à la guitare qu'avec le bouzouk ou l'oud. «Les Rives», son nouvel album, est une création musicale réalisée dans 3 pays : l'Inde, la Turquie et le Maroc (Agadir). Trois grands musiciens l'accompagnent : Sinan Celik, maître des musiques turques et spécialiste de la flûte kaval, Murad Ali, virtuose du sarangi, et El Mehdi Nassouli, formé auprès des plus grands maâlems de Taroudant, Essaouira et Marrakech, fins connaisseurs des répertoires gnawas, de la dakka et du melhun. Et finalement, Ali Reza Ghorbani clôt juillet sur des notes persanes. Ce dernier, né en 1972 à Téhéran dans une famille religieuse coranique, découvre la musique persane classique en écoutant, à la radio iranienne, le chanteur Gholam-Hossein Banangrand, maître du chant persan, qui décèdera en 1986. Hamid Reza Khabbazi (târ), Shervin Mohajer (kamancheh), Saman Samimi (kamancheh), Rashid Kakavand (tonbaketdaf), Eshagh Chegini (ney), musiciens issus de la jeune génération montante de la musique iranienne, l'accompagnent pour mettre en musique ces titres, où le chant inspiré mêle les notes à la foi. En France, l'album est sélectionné pour le coup de cœur Musique du monde 2010 de l'académie Charles-Cros.