À fin mars 2020, les primes émises par les compagnies d'assurance et de réassurance se sont limitées à 3 MMDH, en repli de 13% par rapport à mars 2019. La branche Vie a dévissé de 17,3% alors la branche non vie s'est réduite de 9,1%. À noter qu'à la même période de l'année dernière, l'ensemble des indicateurs étaient au vert. L'activité affichait une progression de 11,2% par rapport à mars 2018, soutenu par la bonne tenue du segment vie (+19%) et de la non vie (+4,9%). Cette année, l'assurance vie et capitalisation a subi de plein fouet les effets de la crise. La hausse des produits décès (+37,9%) et des contrats à capital variable (+78,3%) n'ont pas pu compenser la baisse d'activité des produits d'épargne, uns des principaux drivers du secteur. L'épargne, n'a en effet pu générer que 957,7 MDH de chiffres d'affaires à fin mars 2020, en dépréciation de 31,8%. Du côté de l'assurance non-vie, la baisse enregistrée fait échos à la contre-performance de 10,4% du chiffre d'affaires l'automobile avec un repli de 15,1% pour la responsabilité civile. Pour rappel, la profession avait décidé d'accorder une prorogation jusqu'au 30 avril 2020 pour les contrats d'assurance automobile ayant expiré depuis le 20 mars. Le chiffre d'affaires de la branche non-vie a également été affecté par le déclin des primes émises des Accidents de Travail et maladies professionnelles (-46,3%), ainsi que des accidents corporels (-33%) dont -37,5% pour les maladies. Par ailleurs, les encours de placements du secteur ont pu s'élever de 5,9% pour dépasser les 166 MMDH. La hausse a été notée auprès de pratiquement l'ensemble des classes d'actifs. Les placements en actifs de taux ont augmenté de 5,1%. L'encours des actifs en actions a progressé de 6,6% ainsi que le reste des actifs qui s'est apprécié de 37,9% grâce à l'explosion des placements affectés aux contrats en Unité de compte. L'immobilier reste toutefois la seule classe d'actifs ayant connu une baisse de 5,8%. À noter que l'ACAPS a décidé dernièrement d'assouplir certaines règles prudentielles de façon momentanée. L'objectif étant de garantir le bon fonctionnement du secteur, à renforcer sa résilience face aux chocs pouvant être induits par la situation actuelle et à protéger les assurés et bénéficiaires de contrats d'assurances. Ces mesures d'assouplissement visent ainsi de couvrir la provision pour dépréciation des valeurs de placements, la provision pour risque d'exigibilité ainsi que les provisions pour créances et primes impayées. En matière de fonds propres, les opérateurs ont été sensibilisés à la nécessité de préserver et de renforcer les fonds propres pour maintenir leurs capacités à soutenir l'économie réelle et à absorber les pertes dans un contexte d'incertitude de plus en plus accrue liée à la situation actuelle. Dans cette perspective, une politique raisonnable et responsable de distribution des dividendes par les opérateurs, au titre de l'année 2019, est attendue.