Le trafic aux frontières terrestres entre le Maroc et Sebta et Mélilia reprendra du service quand la situation épidémiologique sera sous contrôle. C'est ce qu'a annoncé le ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska. Par le biais de cette affirmation, le responsable espagnol rejette en bloc des informations publiées par les médias espagnols et faisant état de la fermeture des frontières entre le royaume et les deux enclaves jusqu'à septembre. Pour le ministre ibérique, la réouverture des frontières dépendra uniquement de l'évolution de l'état sanitaire et l'absence de risque sur la santé des citoyens marocains et espagnols, ajoutant que cela ne sera faisable que quand ces conditions seront réunies. Le ministre a souligné que ces décisions sont prises de concert avec les autorités marocaines et répondent au besoin de protéger la santé des citoyens des deux pays ainsi qu'au souci de freiner la propagation de la pandémie. «Nous menons un travail conjoint avec le Maroc», a-t-il manifesté. À ce sujet, le membre de l'Exécutif espagnol a rappelé la solidité des relations bilatérales entre le Maroc et l'Espagne. «Nous avons des relations permanentes, loyales et honnêtes avec le royaume du Maroc», a-t-il réitéré. Ces déclarations désavouent les rumeurs faisant état du refus du royaume d'ouvrir ses frontières terrestres avec les deux enclaves, au moins jusqu'au mois de septembre. De plus, le ministre a souligné qu'au vu de la position géographique des deux présides, ceux-ci auront un traitement «personnalisé» dans le cadre de la stratégie de déconfinement social et économique, post-pandémie. À ce propos et contrairement au front uni affiché dans un passé très proche, Sebta et Mélilia ne partagent pas la même posture concernant la mise en service des postes frontaliers. L'enclave sebtie est partisane d'une fermeture plus prolongée de ses frontières avec le Maroc. En revanche, Mélilia a formulé le vœu pieux que cette reprise du trafic entre les deux régions s'opère dans les plus brefs délais soit après que l'état d'alerte a été levé des deux côtés des frontières. De fait, certaines denrées et articles viennent à manquer à cause de ce blocus sanitaire. De la sorte, le conseiller en charge de l'infrastructure et de l'urbanisme dans le gouvernement de Mélilia a mis l'accent sur la pénurie touchant les matériaux de construction à cause de la fermeture des frontières. Les entreprises adjudicatrices du marché public ont souligné qu'elles ont dû se rabattre sur les produits importés de la péninsule, le granulat par exemple, ce qui a entraîné une importante augmentation des coûts et réclame une révision du cahier des charges. En somme, la fermeture des frontières a démontré la dépendance économique des enclaves à l'adresse du royaume et ceci malgré le déni de quelques responsables des deux présides.