La Confédération marocaine de TPE-PME vient de saisir officiellement le chef de gouvernement, Saad Dine El Otmani pour lui demander des mesures de soutien à ces petites structures. «Le Comité de veille économique (CVE), sous la présidence du ministère chargé de l'Economie et des finances, a pris d'importantes mesures d'ordre social et économique pour limiter les effets du coronavirus sur le Maroc. Ces mesures ont aussi concerné le soutien de l'entreprise marocaine. C'est dans ce contexte que notre Confédération marocaine de TPE-PME a initié une étude qui a ciblé les PME, TPE (y compris les auto-entrepreneurs) et les coopératives. L'étude réalisée et publiée montre que les petites entreprises (PE) et très petites entreprises (TPE) marocaines sont les plus impactées par la crise sanitaire engendrées par la pandémie de coronavirus, mais aussi que 83% des TPE et PME sont en arrêt total d'activité et seulement 17% en arrêt partiel après la première semaine de confinement, rappelant que ces entreprises représentent 95% du tissu économique du Maroc», souligne Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine de TPE-PME. Celle-ci demande ainsi aux membres du Comité de veille économique de prendre un ensemble de mesures qui s'adaptent à la TPE (dont les auto-entrepreneurs) et à la PME. Il s'agit d'accorder une ligne de crédit de 500.000 DH maximum au profit des TPE et PME à un intérêt d'honneur de 0% ou 2% maximum, garantie à 100% par la CCG (comme pour le programme Intelaka). Il est question de prendre en considération que ce sont ces structures qui sont les plus touchées. «Le type de financement Damane Oxygène, qui finance en principe le besoin en fonds de roulement (BFR), n'est pas adapté aux PE et TPE qui sont financièrement fragiles», note El Fergui. La confédération demande aussi le report pour 18 mois (et non 3 mois seulement), sans condition, le paiement de tous types d'échéances de crédit vis-à-vis des banques et des autres organismes de financement. «Nous avons constaté que les banques imposent leurs conditions qui sont en contradiction avec la loi N° 31-08 relative à la protection du consommateur», souligne El Fergui. Les autres doléances de la confédération des TPE et PME portent sur l'adoption du financement Intelaka aux situations engendrées par la pandémie de Covid-19. Le but étant, bien entendu, de sauver la TPE-PME. Cette mesure doit être généralisée aux TPE de plus de 5 ans. La confédération demande aussi de relancer et d'accélérer la micro-finance. Pour rappel, le gouvernement a fait passer, dernièrement, le montant de ces crédits de 50.000 à 150.000 DH pour les TPE (y compris les auto-entrepreneurs). Pour rappel, la confédération de TPE et PME avait initié en mars dernier une étude sur l'impact de la crise sanitaire sur ces structures. Il en ressort que plus de 90% de ces entreprises ont été très impactées par l'état d'urgence sanitaire. La part des coopératives touchées ne dépasse pas 2%, suivie par celle des PME de 8%. «Les petites structures (TPE et auto-entrepreneurs) sont celles qui souffrent le plus de cette crise. La capacité financière assez restreinte de cette catégorie est la principale cause de cette situation. Avec des fonds de roulement très limités, des délais de paiement (privé et public) beaucoup plus longs, un recours au financement bancaire plus compliqué, cette catégorie aura du mal à résister», souligne l'étude. Et d'ajouter: «étant donné que cette catégorie représente 95% du tissu économique marocain, l'économie du pays risque de tomber dans la stagflation. Malheureusement, il sera plus difficile à ces entreprises de remonter la pente».