Vivendi a annoncé avoir porté à 72,1% sa participation dans l'opérateur mobile brésilien GVT, contre 59,4% auparavant. En incluant les options, Vivendi détient désormais 78,7% de GVT, contre 71,3% au 3 décembre. Vivendi multiplie ainsi ses opérations de cession et d'acquisition. Pour le groupe français, cette acquisition est importante, puisqu'elle lui permet de se positionner sur un marché au potentiel énorme, dominé jusqu'à ce jour par l'espagnol Telefonica. «Notre objectif vise à renforcer la dynamique de GVT, à lui donner un actionnariat définitif et à développer rapidement l'entreprise dans les régions où il est actuellement peu ou pas présent», avait déclaré en novembre Jean-Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi. L'acquisition de GVT est à placer dans la même logique qui a débouché sur l'acquisition d'IAM quelques années auparavant. Il s'agit en effet de dégager de la valeur pour les actionnaires à court et à long terme. Argument mis en avant par Vivendi : GVT affiche une croissance de son chiffre d'affaires de plus de 30% par an. Le groupe a par ailleurs émis 1.2 milliard d'euros d'obligations en deux tranches, afin d'accompagner ses élans de repositionnement, sans alourdir sa trésorerie. L'objectif de ces émissions est d'allonger la durée moyenne de la dette pour Vivendi à 48 mois contre 42 mois actuellement et de maintenir un équilibre satisfaisant entre financement obligataire et lignes bancaires. Le portefeuille des actifs de Vivendi reloaded Le groupe français, qui a animé les marchés financiers ces dernières semaines en cédant d'abord ses 20 % dans NBCU à l'américain GE pour 5.8 milliards de dollars, puis en rachetant les parts de TF1 sur Canal+ et en essayant d'obtenir celles détenues par M6 à l'arraché, est effectivement dans une démarche de recentrage de ses activités. C'est un changement notable dans le portefeuille des actifs de Vivendi. Le groupe français renforce sa présence dans les télécoms certes, mais il affiche des ambitions sur le marché très porteur de la télévision interactive. Canal +, filiale de Vivendi, souligne que la demande de visionnage sur PC est grandissante et que 25% des abonnés à Canal Sat le font déjà. Pour les internautes, ce sont plus de 2,5 millions de stream des contenus Canal+ qui sont regardés par mois, d'autant plus que la régulation dans le paysage des télécoms français impose désormais une séparation entre gestion des infrastructures et services. Ce changement représente une bulle d'air pour la filiale de Vivendi, qui a souffert de la concurrence des opérateurs télécoms en France, notamment Orange. Cette fois, Canal+, fort du concours de Microsoft sur ce registre suite à l'accord conclu vendredi entre les deux entités, se positionne fortement dans le business des télévisions interactives . Ce partenariat intervient quelques jours après l'annonce par TF1 de s'être associée au coréen Samsung sur le même créneau. A la Bourse de Paris ce vendredi, la réaction est positive. L'action prend plus de 1% à 20,33 euros.