La chaleur était au rendez-vous et le public également. Lors de la 1re journée du festival «Timitar», les mélomanes étaient nombreux à se rendre sur la place «Al Amal» pour assister au concert du groupe mythique «Izenzaren». Considéré comme l'un des moments forts de cette 9e édition, la montée sur scène du groupe avec un nouvel album a été acclamée sous un torrent d'applaudissements après 22 ans d'absence de production musicale. «Akal» (La terre), l'un des titres du nouvel album, en plus des autres chansons fredonnées par Izenzaren lors de cette soirée n'ont fait que confirmer d'emblée la tendance musicale du groupe et son engagement artistique depuis sa création en 1972. C'est à partir de cette date que l'expérience du groupe a été mise en scène en mouvement, en images et en chant dans le cadre du Timitar Off au théâtre de Verdure. D'une durée d'une heure, la création théâtrale «Izenzaren : un chant, une musique, un poème... un groupe toujours vivant», s'inscrit dans la continuité de mettre en lumière un groupe qui a fortement participé à l'émancipation de la culture Amazighe. Après un travail sur les textes du poète Azayko en compagnie de Ammouri M'barek et une expérience similaire sur l'écriture de l'écrivain Khair-Eddine, le projet Izenzaren a réussi la restitution scénique du parcours artistique du groupe. Dans le même sens, l'appel à la créativité auprès des élèves et des étudiants des établissements scolaires et universitaires de la région autour de la thématique de Tazenzarete, a permis de sauvegarder ce répertoire musical amazighe et de découvrir des talents artistiques capables d'assurer la continuité du style «Tazenzarte». À l'instar des éditions précédentes, le festival a entamé sa programmation en faisant la part belle à tous les styles musicaux, notamment africain. Avec «la Guinéenne», «Djala» ou encore «Yeke Yeke» et bien d'autres, ces tubes ont fait le succès de Mory Kanté qui a fortement rappelé aux spectateurs la sérénité des rythmes africains. L'artiste guinéen, qui n'a pas perdu de son élan et de son énergie au fil des années, a fait vibrer en chant, en danse et surtout en rythme, la scène de la place Al Amal. Au théâtre de Verdure cette-fois ci, la montée sur scène de Conjunto Angola 70 et de Abdallah Oumbadougou a mis de l'ambiance à la façon africaine dans les gradins du théâtre. Par ailleurs, une table ronde a été organisée dans la matinée de jeudi en marge du festival pour présenter l'étude réalisée par le CERKAS (Centre de Restauration et de Réhabilitation des zones atlasiques et Sub-atlasiques), au niveau de la région sur les igoudars et exposer l'histoire et l'organisation des igoudars ainsi que les aspects architecturaux de ce patrimoine dans la région. Dans la même mouvance, le festival accueille vendredi sur la place Al Amal un monument de la musique funk, soul et disco. Il s'agit de Earth Wind and Fire, originaire de Chicago dans l'Illinois. Bomba Estero, Malika Zarra, Kazem Essaher, Younès Migri et bien d'autres, animeront également les nuits gadiris à travers différents concerts durant la fin de la semaine. La nouvelle scène marocaine n'est pas en reste parmi la multitude d'artistes à découvrir. Citons, Mohamed Lamine, Bob Al Maghreb, Said Mouskir, Dj Naamane. Les prestigieux groupes de la chanson amazighe, en l'occurrence «Izenzaren», «Toddart» «El Houcine Ammarakechi» ou encore «Izenzaren Chamkh» se produiront le vendredi sur la place Bijaouane.