Il y a un peu plus de deux ans, la SNI avait notifié qu'elle comptait se désister de plusieurs participations stratégiques. Aujourd'hui, c'est chose faite. Certes, une première opération, concernant Lesieur Cristal, avait déjà été conclue il y a quelques mois, mais la cession de la Centrale Laitière, annoncée avant hier, est la première du genre de par l'importance du montant de la transaction. Cette annonce, qui coïncide avec la résurgence d'un certain nombre d'écrits sur le business de la SNI, est en fait une réponse claire à ceux qui nourrissaient un doute quant au bien fondé des intentions de la holding royale. C'est aussi un signal fort aux investisseurs étrangers. Faut-il rappeler que les deux acquéreurs de Lesieur Cristal et de la Centrale Laitière sont tous les deux français et donc appartenant à un pays frappé de plein fouet par la crise internationale ? Il s'agit là un gage de confiance à l'égard du Maroc, en dépit d'une conjoncture politique régionale des plus tendues. Sur le plan du timing, les délais ont été respectés. En effet, pour négocier la cession d'un géant sectoriel, cela requiert une revue d'ensemble des retombées sur l'économie nationale, avant de mesurer l'ampleur des plus-values éventuelles. Il s'agit donc de plusieurs mois, sinon d'années, d'échanges, d'études et de travail, avant d'aboutir à sa conclusion. D'ailleurs, les négociations avec Danone ont démarré depuis l'été 2010, bien avant le printemps arabe, contrairement aux allégations de certains milieux. Maintenant, on sait que des tractations sont en cours pour une cession partielle de Cosumar et d'Attijariwafa bank, sans pour autant connaître la date effective de concrétisation. En tout cas, la holding royale est bien placée pour rappeler l'adage : «Chose promise, chose due».