Ciment de l'Atlas (CIMAT) lance un emprunt obligataire d'un montant maximal de 3 MMDH. D'après l'explication fournie par la note d'information visée par le CDVM, ce recours au marché de la dette privée participe du besoin de «refinancer une dette», du même montant, composée d'une dette bancaire à long terme d'un encours de 2,739 MMDH et d'un crédit relais d'un montant de 261 MDH. Dans cette logique de gestion de son assise financière, le patron, Anas Sefrioui s'engage, en marge de l'opération, à convertir 100 MDH sur les 900 MDH de créances (comptes courants d'actionnaires) qu'il détient sur CIMAT en capital social (avant la fin de l'année) et de bloquer par ailleurs les 800 MDH restants, soit deux tranches de 650 MDH et 150 MDH, de la date d'entrée en vigueur de l'opération jusqu'à respectivement le 31 décembre 2012 et 2013. Cet engagement devrait permettre, selon le management de la société, de «maintenir un gearing inférieur à 60% durant toute la durée de vie des titres obligataires émis». En garantissant ainsi les fonds propres, Sefrioui espère rassurer les investisseurs également. Structure de l'opération Le programme prévoit donc l'émission de 30.000 titres obligataires, d'une valeur nominale de 100.000 DH. L'opération est ainsi répartie sur 6 tranches, deux cotées et 4 autres non cotées. Les premières tranches, A, B et C, sont d'une maturité de 5 ans. La tranche A, non cotée, est à taux révisable, avec une prime de risque de 125 pbs. La seconde tranche, B, cotée, est à taux fixe pour une prime de risque de 135 pbs. Enfin, la tranche C, non cotée, est elle aussi à taux fixe, pour une prime de risque de 135 pbs. Les maturités à 7 ans suivent la même structure. Ainsi, la tranche D, non cotée, est à taux révisable pour une prime de risque de 135 pbs. La tranche E, négociée en Bourse, est à taux fixe, augmenté d'une prime de risque de 145 pbs. Et enfin, la tranche F, non cotée, à taux fixe, avec une prime de risque fixée à 145 pbs. La période de souscription court du 26 au 28 juin prochains. Il est donc entendu que d'une part, le montant cumulé des 6 tranches ne dépassera pas la barre des 3 MMDH et, d'autre part, que les tranches B et E seront les seules à être cotées à la Bourse des valeurs de Casablanca. La date de règlement, enfin, est annoncée pour le 6 juillet prochain, les résultats seront rendus publics le 9 juillet . Financer la dette d'investissement Cette première sortie sur le marché de la dette privée du nouvel entrant chez les cimentiers, détenu à 81,8 % par Anas Sefrioui, les 18,2% restants revenant à l'Omnium des industries et de la promotion (OIP), devra ainsi servir «exclusivement» à financer deux dettes du même montant que l'opération. La première (2,739 MMDH) a été en effet contractée à la fin de l'année 2009, pour un montant global de 3 MMDH. Une partie de cette enveloppe a été allouée à la construction des deux cimenteries de Ben Ahmed et de Béni Mellal, qui auront mobilisé un investissement global de 5,8 MMDH. Le reste du financement a été opéré sur les fonds propres et en apports en comptes courants d'actionnaires. La première, Ben Ahmed est fonctionnelle depuis décembre 2010 et offre une capacité de production de 1,6 million de tonnes. La seconde, installée à Béni Mellal, d'égale capacité, a été mise en service un an après celle de Ben Ahmed.