Unimer, spécialiste du «traitement, du conditionnement et de la transformation des produits destinés à l'alimentation», a décidé d'opérer une sortie sur le marché de la dette publique. Cette opération, visée par le CDVM, a été décidée lors de la réunion du Conseil d'administration de la société, le 29 février dernier. 350 MDH pour 3.500 obligations d'une valeur nominale unitaire de 100.000 DH, c'est donc le montant retenu de cette émission obligataire, qui devrait permettre, selon le top management, de «refinancer l'endettement des filiales» pour un montant de 60 MDH, et de «financer l'investissement de nouveaux projets relatifs aux nouvelles unités industrielles, et à la modernisation et l'extension des unités existantes pour 290 MDH». Les détails de l'opération L'architecture retenue pour l'émission obligataire d'Unimer, dont la période de souscription s'étale du 12 au 14 mars, définit quatre tranches d'émissions. La première, dite tranche A, porte sur «des obligations cotées à la Bourse de Casablanca», suivant un taux révisable annuellement, ajusté d'une prime de risque de 140 pbs. La seconde tranche B, cotée à la Bourse, est assujettie, elle, à un taux fixe (prime de risque de 150 pbs). La tranche C, non cotée à la Bourse, se fera à taux révisable, pour une prime de risque de 140 pbs. Enfin la tranche D, non cotée, elle aussi, à la Bourse, est à taux fixe, avec une prime de risque de 150 pbs. Pour ces deux dernières tranches, la négociabilité des titres devra se faire de gré à gré. Pour les deux premières, la date de cotation des titres a été arrêtée au 19 mars prochain, avec BMCE Capital Bourse ; l'établissement chargé de l'enregistrement de l'opération sur la place de Casablanca. Par ailleurs, concernant l'ensemble de l'opération, la maturité est de 7 ans. Les résultats de l'opération seront ainsi connus à partir du 23 mars courant. Un programme d'investissement très soutenu Cette sortie sur le marché financier s'inscrit en droite ligne de la nouvelle stratégie offensive de l'entreprise, qui a commencé à s'opérer dès 2010. Cette année là, l'entreprise a procédé à une opération de fusion absorption de LMVM, suite à laquelle une augmentation de capital avait été effectuée avec «la création de 451 .338 actions». En 2011, Unimer réduisait son nominal, «qui passait de 100 à 10 DH par action». Entre temps, le tour de table de la société voit ainsi l'arrivée de nouveaux entrants, Sanam Holding (38,1%), Macapa Finances (6,7%) et CNIA Saada ( 2,90%), une situation qui a bien évolué depuis. À fin septembre 2011, l'actionnariat de l'entreprise réunit principalement, et par ordre décroissant, Sanam Holding (33,04%), Saretam (20,59%) et Société Homer ( 11,37%) pour le compte du Groupe Alj (73,53%), et CNIA Saada qui a fait évoluer sa participation au capital de 2,90% à 6,02%. Le flottant, lui, est à fin septembre 2011 toujours, de 20,31%. Cette consolidation financière devrait ainsi permettre à Unimer de maintenir le cap de sa stratégie industrielle et commerciale, qui prévoit par exemple la «fusion absorption de Consernor» en 2012, «qui devrait être contrôlée à hauteur de 70% et serait intégrée dans le périmètre de consolidation par intégration globale», note le top management, dans la note d'information de l'émission obligataire visée par le CDVM. De manière plus globale, «le groupe Unimer prévoit un plan d'investissement totalisant 1199,9MDH sur la période 2011-2015», avec 180 MDH pour la seule Unimer, et 84 MDH pour «autres investissements». Le Groupe entend en effet, outre l'investissement dans de nouvelles unités de production, «la maintenance et le renouvellement» de l'outil de production de l'ensemble des filiales, ce qui nécessite un effort financier conséquent auquel devrait contribuer, en partie, la présente émission obligataire.