Lancé en 2018, le projet de stratégie nationale de renouvellement urbain n'arrive pas encore à voir le bout du tunnel. Il faut dire que le recueil des avis des principaux acteurs concernés par le projet a pris du temps, même si les concertations avec les régions qui ont été entamées en juillet 2019 ont permis jusqu'à présent de tracer les principaux contours de la nouvelle politique urbaine. Les principales pistes qui se dégagent jusqu'à présent démontrent que l'intégration des zones périphériques constitue la principale problématique à laquelle la stratégie devra apporter des réponses urgentes. Le débat entre l'Etat et les régions a permis jusqu'à présent de mettre en valeur l'importance de la création d'emplois, la mixité, l'accès au logement et la sécurité qui focalisent l'attention des acteurs régionaux, lesquels insistent aussi sur la visibilité requise pour les gisements fonciers qui pourront être mobilisés avant d'envisager toute programmation urbaine. Des contrats clairs avec l'Etat L'Agence nationale des édifices menaçant ruine sera le principal contractant des projets de rénovation, ce qui permettra une plus grande convergence des projets. L'agence nationale chargée de la requalification des tissus urbains anciens a vu en effet le jour le 16 mai 2016 après la promulgation de la loi 94-12 donnant ainsi le feu vert pour le démarrage des fonctions de la nouvelle instance, laquelle a un périmètre d'intervention très large. Durant cette étape, les principales recommandations qui se dégagent des concertations régionales tournent autour de la mise en place d'un atlas du territoire prenant en compte les différents types de données ainsi que l'établissement des brochures de vulgarisation des stratégies de renouvellement urbain par ville. En ligne de mire également se trouve l'identification des sites potentiels et attractifs d'interventions, accompagnée de la mise en place d'une approche d'intervention de renouvellement urbain relative à chaque ville, qui se basera sur le nouveau système d'information géographique comprenant toutes les données inventoriées. Parmi les objectifs recherchés figure la réalisation d'un «pack diagnostic du gisement foncier» par ville et par type de foncier. Les données collectées jusqu'à présent montrent que le projet de la mise en place d'une solution de géo-portail dédiée à la publication en ligne des documents d'urbanisme à l'échelle nationale est aussi vitale. «La connaissance du territoire demande de plus en plus de données numériques à des fins de veille, d'analyse et de prise de décision», indique la feuille de route du gouvernement qui s'est fixé comme principal objectif «la transformation numérique des territoires». Le principal souci reste l'accélération du processus de l'adoption des SDAU qui vise à tempérer les effets de la spéculation et réduire les exceptions en matière d'urbanisme. Une stratégie d'intervention de l'agence à l'horizon 2030 Les modalités d'implication de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRUR) dans le processus de la rénovation urbaine retiennent jusqu'à présent l'attention. Il s'agit des prérogatives qui seront menées par l'agence à l'horizon 2030. Les concertations régionales devront par conséquent élucider plusieurs mécanismes de coordination dans l'objectif de tracer les stratégies dans les délais. L'exécution du programme de réhabilitation des anciennes médinas devrait quant à elle passer à la vitesse supérieure, que ce soit pour la conception des projets ou de leur exécution. Il est à rappeler que les enjeux urbains sont multiples. D'après les données du gouvernement, l'augmentation du nombre des agglomérations s'est accompagnée d'une concentration de près des 2/3 de la population urbaine dans 26 villes. Sept grandes villes (Casablanca, Fès, Tanger, Marrakech, Agadir, Meknès et Rabat) concentrent 24,9% de la population du pays «passant ainsi à l'échelle des métropoles nationales», indique le diagnostic établi. La complexité des modes d'intervention et l'ampleur des chantiers programmés pour la période 2018-2021 ont dicté une nouvelle approche, à l'instar de la requalification urbaine des anciennes médinas de Rabat, Marrakech et Fès qui s'est dotée d'un nouveau cadre d'actions après que le souverain a donné le coup d'envoi aux projets dont le coût global avoisine 1,4 MMDH.