Voilà 5 ans que l'usine de Kénitra de Citruma a repris ses fonctions et fait revivre la marque de jus «Marrakech», autrefois détenue par Frumat. Depuis, le marché des jus de fruits au Maroc a bel et bien évolué. Augmentation de la consommation, exigence accrue des consommateurs et arrivée de nouveaux fabricants ont réussi à légèrement bousculer un secteur jusque là peu dynamique. Pour Marrakech, rachetée en 2006 par Citruma, le pari était risqué, mais la marque a finalement retrouvé une seconde vie. Aujourd'hui encore, à l'approche du mois de ramadan, la marque de jus s'offre un lifting. C'est ainsi que 2 nouveaux parfums s'ajouteront à la gamme d'ici juillet prochain et qu'un nouveau format, à savoir le 200 ml, sera sur les rayons d'ici la fin de l'année. De la même façon, le catalogue Marrakech, qui totalise 14 références, est désormais réorganisé en 3 gammes différenciées, en fonction de la cible clientèle. La gamme «premium» regroupe ainsi les 4 jus 100% (orange, clémentine, pomme, ananas), la gamme «nectar» se compose des 7 parfums de nectar (orange, pêche, mangue, ananas, tropical, fraise, orange light) et la gamme «plaisir» rassemble les 3 saveurs de cocktail (piña colada, citronnade, fraise). Une campagne de communication agressive accompagne d'ailleurs ces changements. Affichage, mais aussi réseaux sociaux, caravane itinérante, animations sur les plages privées... tous les moyens sont bons pour consolider la position de leader de la marque. Innonder l'Afrique Avec un marché des jus qui croît chaque année de 15%, Marrakech compte bien prendre sa part du gâteau. En 2011, son chiffre d'affaires a dépassé 100 MDH, soit une croissance annuelle de 10%. Arrivant en tête des ventes de pur jus au Maroc, Marrakech se dispute par contre la 2e place sur les nectars avec Al Boustane et Miami. Avec 12 millions de litres vendus chaque année, Marrakech estime détenir 20% du volume des ventes de jus. Autrefois destiné à l'export, sous l'ère de Frumat, Marrakech réalise aujourd'hui 80% de son chiffre d'affaires sur le marché local. Les 20% restants proviennent ainsi des ventes à l'export. Russie, Europe, Canada, Etats-Unis, Congo...Fodil Chérif, DG de Citruma et actionnaire, tout comme Delassus et Best Milk, se tourne désormais vers le Maghreb et n'attend plus que l'ouverture des frontières pour inonder les voisins de ses jus. Fodil Chérif, DG de Citruma. «Nous sommes ouverts à produire pour tout le monde» Les Echos quotidien : Vous avez un plan ambitieux pour l'export. Envisagez-vous d'augmenter votre capacité de production pour accompagner ce développement ? Fodil Chérif : L'export est effectivement un marché de plus en plus intéressant pour nous et qui se développe très bien. Notre usine, construite dans les années 60 et agrandie dans les années 80, dispose d'une très importante capacité de production, avec 8 machines qui peuvent extraire quotidiennement le jus de 400 tonnes d'oranges. Et nous espérons bien pouvoir un jour l'utiliser au maximum car, pour l'instant, ce n'est pas le cas. Vous produisez également pour les marques de distributeurs. Comment gérez-vous cette activité ? Cela fait 2 ans que nous produisons pour les marques de distributeurs (MDD). Cela ne représente qu'une faible part de notre chiffre d'affaires. Je pars du principe que mon usine doit tourner. Je ne suis pas dans l'optique de refuser de les produire, parce qu'ils seraient mes concurrents. Marrakech doit se battre sur le marché, y compris contre des marques que je fabrique. Il s'agit d'une question de production industrielle, qui n'a rien à voir avec le marketing. Depuis le 1e jour, nous sommes ouverts à produire pour tout le monde. De la même façon, vous vendez du concentré à vos concurrents. N'est-ce pas contradictoire ? Nous vendons aux principaux opérateurs marocains de jus et de boissons gazeuses. Si ces concurrents n'achetaient pas du concentré chez moi, ils s'approvisionneraient ailleurs. Mes produits sont validés par mon client, qui n'est pas mon concurrent dans ce cas-là. Je n'ai aucun problème à gérer les deux parties, sachant qu'il s'agit de deux segments vraiment différents.