Les retombées du Coronavirus seront lourdes, très lourdes mêmes. C'est dans ce sens que l'Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) tire la sonnette d'alarme en appelant le gouvernement à mettre en place les dispositions nécessaires pour éviter les pertes d'emplois et limiter les conséquences du Coronavirus et de la baisse de croissance sur le tissu économique national. « Notre économie sera aussi impactée par le ralentissement annoncé en Europe. Les secteurs exportateurs et surtout l'artisanat, le tourisme et les secteurs qui en dépendent (transports, commerce, restauration, loisirs, agences de voyage…) en souffriront et ont déjà commencé à en pâtir », notifient ces économistes dans un communiqué. Plus encore, « ajouté aux effets climatiques défavorables, l'impact du COVID 19 augure une baisse substantielle du taux de croissance annoncé par le gouvernement, dans le cadre de la loi de finances 2020 », indiquent-ils. Ces impacts, les membres de l'AEI en ont dressé une liste. Cela commence par une baisse attendue de la demande adressée au Maroc, aussi bien en produits qu'en services, particulièrement l'agriculture, le tourisme, le transport et l'artisanat. Il s'agit aussi, selon les économistes du parti de la balance, de perturbation des chaînes d'approvisionnement pour certains produits de première utilité pour les entreprises et les ménages (notamment pour leur santé), de la dégradation de la situation financière de plusieurs opérateurs économiques, mais aussi du risque d'amplification des défaillances d'entreprises et des pertes d'emplois qui peuvent en découler. Alarmiste ou pas, cette lecture des potentielles retombées de l'épidémie qui sévit actuellement dans le monde, est accompagnée de recommandations formulées par l'AEI à l'égard du gouvernement. Commençant par conseiller au gouvernement de mettre en place un comité de veille stratégique, « à l'instar de ce qui a été fait par le Gouvernement conduit par le Parti de l'Istiqlal, à la suite de la crise de 2008 », ce Conseil devrait proposer des mesures pour sauvegarder les secteurs et les entreprises les plus touchés. Il s'agirait aussi de mettre en place un programme approprié de lutte contre les effets de la sécheresse, sécuriser les stocks et de l'approvisionnement des produits de première utilité pour les ménages et les entreprises et la lutte contre les spéculations (alimentation, santé) et réduire de manière généralisée les délais effectifs de paiement. Au-delà de la gestion de cette crise, souligne l'AEI, le gouvernement est appelé « à définir une politique cohérente avec des mécanismes prédéfinis pour la prise en charge des situations de crise, quelle que soit leur nature ».