Il est 9h du matin quand la fumée commence à noircir le toit du terminal 3 de l'aéroport Mohammed V de Casablanca. Les voyageurs qui attendent leur vol se retrouvent rapidement prisonniers d'un nuage de fumée blanche épaisse à l'odeur étouffante. Les premières victimes commencent à tomber au sol quand les sirènes des pompiers se rapprochent. Les secours font vite évacuer les voyageurs et le personnel de l'aéroport, les blessés sont, en une poignée de minutes, transportés à l'unité sanitaire de la plateforme pour les soins nécessaires. Bilan, «deux brûlés entre le 2e et le 3e degré, les autres personnes n'ont rien eu de grave à part le «traumatisme dû au choc de l'événement» rassure le docteur Mustapha Zarrouk, chef de la division sanitaire de l'aéroport. Quelques minutes plus tard, on retrouvera les deux «victimes» de brûlures plus loin devant le hangar d'une compagnie aérienne, pour un nouvel exercice de sécurité. En fait, tout ceci n'est qu'une simulation organisée de toutes pièces par l'équipe de l'Office national des aéroports (ONDA), en coordination avec d'autres compagnies aériennes et agents d'aéroports nationaux. On dit souvent que «l'avion est le moyen de transport le plus sûr». C'est donc pour le prouver que l'ONDA a organisé, ce mardi matin, et pour la première fois au Maroc un exercice de sécurité aérienne. En réalité, il y a eu trois situations : la première portant sur le déclenchement d'un feu dans l'établissement, la seconde démontrait un feu déclenché par un produit toxique et enfin une situation d'incident dans l'appareil. Si les sourires du personnel participant au début de l'exercice, auront donné la vague impression d'assister à un remake de la série «urgence», la réactivité des services de pompiers, de la gendarmerie et des ambulanciers ainsi que la cohérence des interventions de l'équipe médicale auront permis de prouver l'intérêt de cette «mise en scène». En effet, un tel exercice, premier du genre à être organisé sur une plateforme aéronautique au Maroc, a au moins le mérite de démontrer l'efficacité des équipes aéroportuaires d'urgence, mais aussi d'identifier les lacunes à améliorer. Des lacunes qui seront d'ailleurs étudiées avec l'équipe et les observateurs invités pour l'occasion. Lors du débriefing à chaud avec les responsables de l'aéroport, les avis sont globalement positifs. Le manager de la plateforme, qui a tout suivi de la tour de contrôle, se dit quant à lui tout à fait conscient qu'un certain nombre de process doivent encore être corrigés, «c'est d'ailleurs l'objectif de cet exercice», rappelle-t-il. Il faut dire que tout au long de cette matinée, l'équipe d'intervention, 100% marocaine, aura été suivie de près par des experts nationaux et des observateurs étrangers en gilets jaunes, participant à l'exercice. En effet, alors que les gilets blancs jouent les victimes, ceux en vert prennent des images et les rouges assurent la sécurité, ceux-là remplissent attentivement leurs fiches d'évaluation.