-6.7%, c'est la contre-performance annuelle de l'indice général de la Bourse de Casablanca à fin mai 2012. Un chiffre qui a donné une lueur d'espoir aux investisseurs durant ce cinquième mois de l'année, puisque la contre-performance mensuelle n'était que de 0,.07% en très légère baisse comparativement aux mois précédents. En effet, après deux mois consécutifs (mars, avril) de fortes baisses se concluant par une perte cumulée de 9.9%, le MASI a repris son souffle pendant le mois de mai en marquant un temps d'arrêt. Ainsi, l'indice termine sans orientation claire en stagnation à 10.286.9 points. Selon les analystes d'Attijari Intermédiation, le comportement du MASI durant cette période pourrait être qualifié de très volatil. Dans ce sens, après avoir atteint un plus bas niveau annuel de 9.747.04 pendant la séance du 18 mai 2012, et même le plus bas niveau depuis 2010, l'indice de toute la place s'est redressé in extremis durant les 7 dernières séances du mois. Ainsi, les acheteurs ont marqué un retour massif permettant à l'indice de reprendre des couleurs en gagnant 5.5%. Les analystes d'Attijari Intermédiation ne manquent pas d'exprimer leurs inquiétudes quant à l'avenir de l'indice. En revanche, malgré cette baisse qui ne semble pas être passagère, en s'inscrivant dans une tendance baissière dont on ne voit pas le bout du tunnel, la Bourse de Casablanca fait mieux que ses «peers». D'après le dernier rapport mensuel de la division d'analyses et recherches de la Banque Populaire, la contre-performance mensuelle en Tunisie s'élève à 1,1%, 4,1% pour l'Afrique du Sud et 5,2% pour la Bourse égyptienne. Sur un autre registre, la volumétrie reste peu significative. Traduisant par conséquent l'hésitation et le pessimisme des investisseurs. Ainsi, leur intervention s'élève en moyenne à 87,4 MDH par jour contre 100,9 MDH en avril 2012, c'est du moins ce qui ressort dans le mensuel d'Attijari Intermédiation. De plus, trois secteurs raflent la majeure partie des flux transigés sur le marché central, soit 42% pour le secteur des télécoms, 32,5% pour le secteur bancaire et près de 9,2% pour les sociétés immobilières. Dans ce sillage, une place boursière comme celle de Casablanca, en réalisant une faible volumétrie dopée par une dizaine de sociétés, atteste encore une fois de sa non attractivité auprès des investisseurs. D'ailleurs, il en ressort en date du 31 mai 2012, selon les analystes de la Banque Populaire, un P/E global de 15,9 pour un P/B global 2,5x. Le secteur immobilier en tête des performances mensuelles Par secteur, les sociétés immobilières arrivent en tête de classement des performances à fin mai 2012, soit +6,9% de progression. Cette hausse est attribuable selon Attijari Intermédiation au «retour de l'intérêt sur la valeur Addoha qui émane essentiellement des investisseurs étrangers». À l'inverse, le secteur des télécoms, représenté par la valeur Ittissalat Al Maghrib, enregistre la plus forte baisse du mois avec une variation de -12,3%. À l'origine de ce recul, la révision à la baisse de la pondération de la valeur dans l'indice MSCI EM (Emerging Market), passant de 0,08% à 0,04%. En clair, Attijari Intermédiation commente que cette décision a «provoqué un mouvement vendeur très important de la part des investisseurs étrangers qui cherchaient à rééquilibrer leurs portefeuilles en fonction des nouvelles pondérations. Au regard de ces cinq premiers mois de l'année, le mois de juin 2012 s'annonce très difficile. Comme en atteste le comportement du MASI qui creuse son déficit en ce début de fin du premier semestre. En effet, en date du 6 juin 2012, la contre-performance annuelle s'établit à 9,25%. En tout cas, le consensus est unanime chez tous les opérateurs de la place quant à la continuité de la baisse à court et moyen terme. «Le marché n'a pas entièrement intégré les inquiétudes des investisseurs en l'avenir, que nous qualifions de très sérieuses» avancent les analystes d'Attijari Intermédiation. Il est important aussi de noter que ces inquiétudes ressenties traduisent inéluctablement le retard d'application des réformes en cours du marché boursier, mais aussi la situation à laquelle sont confrontées les sociétés cotées, au regard de la crise économique internationale et du climat macroéconomique national tendu. Au final, face à cette situation délicate notamment pour les petits porteurs qui se voient perdre de l'argent de jour en jour, s'orienter vers les valeurs de rendement peut s'avérer une solution momentanée. Certes momentanée en cette période de distribution des dividendes, en réalisant des arbitrages visant à compenser les moins-values constatées sur leurs portefeuilles. Une solution momentanée, pour ne pas dire qu'il faut déserter le marché !