[masi]L'inquiétude des investisseurs persiste. Tous les indices sectoriels affichent des contre-performances. Apres une légère reprise en mai, le marché renoue avec la baisse. Apres deux mois consécutifs de baisse (mars et avril), cumulant une correction de -9,9%, le marché a marqué un arrêt légèrement au vert en mai, avant de poursuivre la baisse en juin. En effet, jusqu'à cette date, le Masi affiche une contre-performance YTD de -7,43% avec des perspectives baissières pour le moyen terme. Le comportement de l'indice durant le mois de mai pourrait être qualifié de très volatil. En effet, après avoir atteint un plus bas de 3 ans à 9.698 points, le Masi s'est redressé sur les 7 dernières séances du mois de mai en affichant une performance positive de 5,5%. Les évolutions du marché Actions sur les trois derniers mois traduisent, selon les analystes d'ATI, «les inquiétudes des investisseurs envers l'avenir». Les résultats de la dernière édition de l'ATI Indice de Confiance en attestent. L'excès de pessimisme des investisseurs se reflète de manière claire sur le niveau d'activité du marché, et plus précisément sur la volumétrie. Ainsi, le volume moyen quotidien du mois de mai se situe à des niveaux relativement faibles, soit 87,4 MDH contre 100,9 MDH en avril 2012, en dégradation de 13,4%. Plus en détails, les titres IAM et Attijariwafa bank ont engrangé la plus grande part des échanges de ce mois, avec des volumes qui se sont chiffrés à respectivement 815,3 MDH et 402,4 MDH, soit 42,5% et 20,9% du total des transactions. Par ailleurs, le premier semestre 2012 devrait être baissier pour la totalité des secteurs. En effet, on relève 10 secteurs, sur 21, dont la contre-performance dépasse les -10%. Sylviculture et papiers (-27,49%), chimie (-25,78%), pétrole et gaz (-24,52%) et industrie pharmaceutique (-22,37%) arrivent en queue de classement. Seul le secteur des sociétés de portefeuilles et holding sort du lot avec une performance au 12/06 de +0,90%. Après le retrait en 2010 d'ONA et SNI, le secteur ne compte que deux sociétés. Zellidja étant illiquide avec un volume quotidien moyen de 3.620 DH, seule Delta Holding assure l'animation de l'indice sectoriel (VQM : 651,18 KDH). D'autre part, la baisse du marché boursier provient principalement, d'une évolution mitigée des secteurs phares de la cote. Dans ce sens, les deux filières Télécom et Bâtiments/matériaux de construction, qui s'emparent, conjointement, de plus de 29 % de la capitalisation, tirent le marché vers le bas. Toutefois, cette régression se trouve limitée grâce à la bonne tenue des secteurs des banques et de l'immobilier qui centralisent, ensemble, près de 50% de la capitalisation boursière de la place. En ce qui concerne le secteur bancaire, le ratio de transformation a atteint 100,9% vs 63,6% en 2005. Cela reflète la forte pression exercée sur les ressources des banques, les amenant à recourir massivement aux émissions de certificats de dépôts, lesquelles ont dépassé 53 Mds de DH à la fin du premier trimestre. Dans ce sens, l'absence d'investissements étrangers majeurs devrait aggraver la persistance de la situation de sous-liquidité pendant le deuxième semestre de l'année 2012 qui devrait peser sur le financement de l'économie dans les mois qui viennent. Toutes ces données poussent les analystes à émettre des perspectives réservées pour ce secteur en réajustant leurs prévisions quant aux résultats semestriels. Pour autant, de bonnes publications peuvent changer le consensus et booster davantage la performance boursière des banques cotées. Pour le secteur immobilier, seule ADI affiche une performance positive depuis le début de l'année (+3,68%) contrairement à ADH (-1,29%) et CGI (-27,77%). Malgré cette contre-performance du secteur, le boom du logement social et les incitations fiscales le positionnent comme locomotive de l'économie marocaine.