La valeur BCP monopolise à elle seule plus de 74% du négoce, soit 5,34 Mds de DH. Le secteur «Mines» a enregistré la plus forte hausse du semestre, soit +31,33%. Ce qui ressort de l'étude de CDMC. Frappée par la succession de sévères incidents politiques, la Bourse des Valeurs de Casablanca, comme tous les marchés boursiers internationaux, n'a pas tardé à s'inscrire dans une tendance baissière au terme de ce premier semestre. Ainsi, au titre du premier semestre 2011, les deux baromètres de la BVC accusent des déficits de -9,04% à 11.510,93 points pour le Masi et de -8,99% à 9.406,18 points pour le Madex. Cette morosité est attribuable notamment au repli affiché par la quasi-totalité des grandes capitalisations, telles que BMCE Bank (- 23,37%), Attijariwafa bank (-12,04%), Addoha (-5,77%), BCP (-4,76%) et IAM (-4,00%). Rien qu'à elles seules, ces cinq valeurs participent à hauteur de -5,02% au déficit réalisé par le Masi sur le premier semestre 2011. Il faudrait toutefois signaler que 20 valeurs uniquement des 75 cotées ont clôturé le semestre en hausse. Au sein de ce panel, on signale les deux minières SMI (+50,53%) et Managem (+32,01%). Concernant la valorisation globale du marché, elle ressort à 525,07 Mds de DH, en contraction de 53,45 Mds de DH, soit -9,23% comparativement au 31 décembre 2010. Pour ce qui est du volume quotidien moyen traité sur le marché, il se déprécie fortement de près de 47% à 185,18 MDH contre 348,03 MDH à fin juin 2010. Drainée à plus de 69% sur le marché central, la volumétrie globale se limite à 23,33 Mds de DH contre 44,20 Mds de DH au titre du premier semestre 2010. Les valeurs IAM, Attijariwafa bank, Addoha et BCP concentrent, conjointement, plus de la moitié du volume sur le marché central. Sur le marché de blocs, la valeur BCP monopolise, à elle seule, plus de 74% du négoce, soit 5,34 Mds de DH. Cette transaction correspond à l'opération stratégique de la cession, par le Trésor, de 20% du capital de la BCP au profit des Banques Populaires Régionales. En l'absence de cette transaction, le volume global du marché aurait régressé de plus de 59% à 17,99 Mds de DH en comparaison avec le premier semestre 2010. Néanmoins, le 30 juin 2011, la BVC a assisté à la première introduction de l'année 2011. En effet, la société Stroc Industrie a rejoint la cote via une augmentation de 23% de son capital. Malgré la multitude d'arguments attestant la bonne santé économique et politique du Royaume, le marché boursier marocain se trouve déconnecté de ses fondamentaux. En effet, la BVC a besoin d'un réel déclencheur de la hausse pour rétablir le processus de regain de confiance des investisseurs. Dans ce contexte, Crédit du Maroc Capital( CDMC) estime que la tendance en yo-yo ainsi que le climat d'attentisme, risquent de se maintenir dans le court terme, vu l'accalmie que connaît le marché en cette période estivale accentuée par l'avènement du mois sacré de Ramadan. Quatre sous-phases Le premier semestre 2011 pourrait être scindé en quatre sous-phases distinctes. Une première phase de relance s'arrêtant au 12 janvier et à l'issue de laquelle la BVC atteint son pic semestriel à 13.397,47 points et culmine, à cet effet, avec une performance de +5,87%. Durant cette période, on dénote la poursuite de la tendance haussière entamée en 2010 et qui confirme un début de retour de la confiance des investisseurs envers le marché casablancais. Une autre phase de baisse aiguë allant du 13 janvier au 04 avril et durant laquelle le marché boursier s'écroule en épongeant tous les gains réalisés sur la première phase. Malgré de vaines tentatives de hausse, le Masi et le Madex peinent à se démarquer et accusent in fine une perte de -6,93% à 11.777,84 points et 9.618,91 points respectivement. Cette baisse indicielle témoigne de la léthargie du marché suite, notamment, à des perturbations politiques survenues en Tunisie, en Egypte et en Lybie et qui se sont traduites, essentiellement, par le retrait de certains investisseurs étrangers du marché et le déclenchement d'une pression à la vente de la part des particuliers. Une troisième phase de légère reprise, allant du 05 avril au 03 juin, et au terme de laquelle l'indice de toutes les valeurs a dépassé la barre psychologique des 12.000 points et atténué sa perte YTD à -3,62% à 12 193,53 points, tandis que l'indice des blue-chips ramenait sa régression semestrielle à -3,54% à 9.969,76 points. En effet, l'ensemble des chantiers réformateurs entamés et annoncés par le gouvernement a nourri un certain climat de regain de confiance des investisseurs envers le marché boursier marocain. Toutefois, l'attentat terroriste de Marrakech a causé une grande perturbation dans la place boursière casablancaise. Et, enfin, une dernière phase de forte régression à partir du 04 juin et au sein de laquelle le marché casablancais a renoué, en force, avec la baisse et terminé sur un plus bas semestriel de 11.510,93 points pour le Masi et 9.406,18 points pour le Madex, soit des variations négatives de -9,04% et -8,99% respectivement. Cette période traduit le climat d'attentisme nourri par le manque de visibilité quant au référendum et aux répercussions de la nouvelle Constitution du Royaume. In fine, la déprime du marché boursier casablancais est attribuable essentiellement à la contre-performance affichée par les secteurs- phares de la cote tels que : banques, télécommunications, immobilier, et bâtiments/matériaux de construction. Notons que ces cinq secteurs concentrent conjointement près de 79% de la capitalisation flottante totale avec des poids respectifs de 30,46%, 19,94%, 15,72%, et 12,57%.